Flucht: Unterschied zwischen den Versionen

Aus EnzyklopAtys

Wechseln zu: Navigation, Suche
(Die Seite wurde neu angelegt: „<noinclude>{{Trad|DE=Flucht|FR=Fuite|H=1}}</noinclude> <br /> <br /> <br /> ::'''''<big>Fuite</big>''' par Liandra d’Alanowë, Publié dans La Nouvelle Feu…“)
 
K
Zeile 3: Zeile 3:
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
::'''''<big>Fuite</big>''' par Liandra d’Alanowë, Publié dans [[La Nouvelle Feuille d'Atys]], le Quinteth, Folially 5, 3e CA 2524 <ref>Mardi 17 août 2004</ref>.''
+
::'''''<big>Flucht</big>''' von [[Liandra von Alanowë]], veröffentlicht in [[Das Neue Blatt von Atys]], das Quinteth, Folially 5, 3e CA 2524 <ref>Dienstag, 17. August 2004</ref>.''
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
Zeile 9: Zeile 9:
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
''A quelques milles du Cercle, une jeune Matis profite des premiers rayons de l’astre du jour. Allongée entre les racines d’un vieil arbre, son esprit s’évade. Elle repense aux évenements qui l’ont menée en Sokkarie.''
+
Ein paar Meilen vom Zirkel entfernt genießt eine junge Matis die ersten Strahlen des Tageslichts. Zwischen den Wurzeln eines alten Baumes liegend, schweifen ihre Gedanken ab. Sie denkt an die Ereignisse, die sie nach Sokkarien geführt haben.''
 
<br />
 
<br />
 
{|style="margin: auto;"
 
{|style="margin: auto;"
 
|-style="height:100px; width:100px; text-align:center;"
 
|-style="height:100px; width:100px; text-align:center;"
| '''<big><big>Chapitre I</big></big>'''
+
| '''<big><big>Kapitel I</big></big>'''
 
|}
 
|}
 
<br />
 
<br />
Arrivée plus morte que vive à la lisière de la majestueuse forêt de notre peuple, elle avait crevé son mektoub en lui imposant un rythme infernal et cheminait péniblement. Anko l’avait quittée hier au matin pour mener ses poursuivants sur une fausse piste. Il avait chargé leur dernière bête de tout leur attirail pour faire croire qu’elle était montée par deux homins. Ou bien était-ce avant hier ? Elle ne savait plus...
+
Als sie am Rande des majestätischen Waldes unseres Volkes mehr tot als lebendig ankam, hatte sie ihren Mektoub mit einem Höllentempo platt gemacht und kam nur noch mühsam voran. Anko hatte sie gestern Morgen verlassen, um ihre Verfolger auf eine falsche Fährte zu locken. Er hatte ihr letztes Tier mit all ihren Utensilien beladen, um es so aussehen zu lassen, als sei es von zwei Homins geritten worden. Oder war es schon vorgestern gewesen? Sie wußte es nicht mehr...
  
Tout n’était que douleur, chaque pas lui arrachait un gémissement. Au premier abord, un quelconque passant aurait pu la prendre pour un ivrogne tant sa démarche était chancelante. L’idée lui arracha un rire, ou plutôt un croassement... le seul passant qu’elle pourrait rencontrer serait un fyros, qui se hâterait sûrement d’achever le travail de ses congénères. A moins qu’il ne s’asseye tranquillement pour se délecter de son agonie. Hum, oui ce serait plus dans le goût de ces gingos dégénérés. Elle espérait juste qu’Anko avait pu s’en tirer. Ou au moins qu’il ne soit pas pris vivant. Le feu d’artifice qui avait résulté de l’embrasement de la tente où étaient entreposées leurs munitions n’avait pas dû leur plaire. Ils comptaient sûrement lui faire payer chère le spectacle. Décidemment ils n’avaient aucun goût pour l’art... nouveau croassement. Voilà qu’elle commençait à faire de l’humour. Noir l’humour, qui marquait sans doute le début de sa fin...
+
Alles war nur noch Schmerz, jeder Schritt entlockte ihr ein Stöhnen. Auf den ersten Blick hätte ein Passant sie für eine Betrunkene halten können, so wackelig war ihr Gang. Der einzige Passant, dem sie begegnen würde, wäre ein Fyros, der sich sicher beeilen würde, die Arbeit seiner Artgenossen zu vollenden. Es sei denn, er würde sich ruhig zurücklehnen und sich an ihrer Agonie erfreuen. Hm, ja, das wäre wohl eher nach dem Geschmack dieser degenerierten Gingos. Sie hoffte nur, daß Anko es geschafft hatte. Oder zumindest, daß er nicht lebend gefangen wurde. Das Feuerwerk, das durch das Abbrennen des Zeltes, in dem ihre Munition gelagert war, entstanden war, hatte ihnen wohl nicht gefallen. Wahrscheinlich wollten sie ihn für das Spektakel teuer bezahlen lassen. Sie hatten wirklich keinen Geschmack für Kunst... wieder ein Krächzen. Jetzt fing sie an, Humor zu zeigen. Schwarzer Humor, der wahrscheinlich den Anfang ihres Endes markierte...
  
Elle ne savait même plus si ses jambes la menaient encore dans la bonne direction, mettre un pied devant l’autre requérait déjà toute son attention et sa volonté, alors quand à savoir où elle allait... Autant demander à un capryni ce qu’il pense de l’art rupestre Zoraï. Cette fois ci sa gorge desséchée n’est plus capable de créer le moindre son.
+
Sie wusste nicht einmal mehr, ob ihre Beine sie noch in die richtige Richtung führten. Einen Fuß vor den anderen zu setzen, erforderte bereits ihre ganze Aufmerksamkeit und Willenskraft, wie also sollte sie wissen, wohin sie ging? Man könnte genauso gut einen Capryni fragen, was er von der Felskunst der Zoraï hielte. Diesmal war ihre ausgetrocknete Kehle nicht mehr in der Lage, einen Laut zu erzeugen.
  
C’est peu de temps après que survint sa première chute. Elle s’était forcée à ne pas tomber, ne pas s’arrêter, sachant très bien qu’elle serait incapable de reprendre sa route si elle permettait à ses membres exténués de cesser leurs efforts. Tombant en avant, elle s’écorcha la paume des mains. A genoux, elle porta sa main à la bouche pour épancher la fuite de sa sève, et y découvrit un goût étrange. Celui de la terre. Forçant ses yeux, brûlés pas la réverbération de l’astre sur le sable, à lui fournir une image un tant soit peu claire, elle découvrit du vert. Tournant la tête, elle pu voir que cela devait faire plusieurs heures qu’elle avait quitté le désert, et qu’elle cheminait à présent sur une lande de terre parsemée de plantes. Son cerveau abruti de fatigue n’avait pas su retranscrire ce que tout son corps lui hurlait depuis un moment sans doute. Au loin, elle pouvait distingué une ligne sombre indiquant le début d’une forêt dense. Elle pouvait peut être y arriver encore, ou moins devait elle essayer. C’est moitié en trébuchant, moitié en rampant qu’elle arriva aux premiers arbres. Elle s’adossa péniblement contre l’un d’eux, tandis que l’astre du jour laissait sa place à celui de la nuit. N’ayant plus la force de poursuivre son chemin, elle se laissa emporter par le sommeil. Si elle ne devait pas se réveiller, au moins ce serait au pied d’un de ces arbres qu’elle chérissait tant.
+
Kurz darauf kam es zu ihrem ersten Sturz. Sie zwang sich, nicht zu fallen und nicht stehen zu bleiben, denn sie wußte genau, daß sie nicht in der Lage sein würde, ihren Weg fortzusetzen, wenn sie ihren erschöpften Gliedern erlaubte, ihre Anstrengungen zu beenden. Als sie nach vorne fiel, schürfte sie sich die Handflächen auf. Auf den Knien führte sie ihre Hand zum Mund, um den austretenden Lebenssaft zu stillen, und entdeckte einen seltsamen Geschmack. Es war der Geschmack von Erde. Sie zwang ihre Augen, die von der Reflexion des Sonnenlichts auf dem Sand gebrannt waren, ein einigermaßen klares Bild zu liefern, und entdeckte etwas Grünes. Als sie den Kopf drehte, sah sie, daß sie die Wüste schon vor Stunden verlassen hatte und nun über eine mit Pflanzen übersäte Heidelandschaft wanderte. Ihr von Müdigkeit gezeichnetes Gehirn war nicht in der Lage, das wiederzugeben, was ihr Körper wahrscheinlich schon seit einiger Zeit schrie. In der Ferne konnte sie eine dunkle Linie erkennen, die den Beginn eines dichten Waldes markierte. Vielleicht konnte sie es noch schaffen, oder sie musste es zumindest versuchen. Halb stolpernd, halb kriechend erreichte sie die ersten Bäume. Sie lehnte sich mühsam gegen einen der Bäume, während das Tageslicht dem Nachtlicht wich. Da sie nicht mehr die Kraft hatte, ihren Weg fortzusetzen, ließ sie sich in den Schlaf fallen. Wenn sie schon nicht mehr aufwachen sollte, dann wenigstens an einem der Bäume, die sie so sehr schätzte.
 
<br />
 
<br />
 
{|style="margin: auto;"
 
{|style="margin: auto;"
 
|-style="height:100px; width:100px; text-align:center;"
 
|-style="height:100px; width:100px; text-align:center;"
| '''<big><big>Chapitre II</big></big>'''
+
| '''<big><big>Kapitel II</big></big>'''
 
|}
 
|}
 
<br />
 
<br />
Elle se réveilla, mais pas au pied de l’arbre ou elle s’était endormie. Son corps n’était plus que douleur. Elle tenta d’ouvrir les yeux, mais ne pu distingué que des tâches de couleurs et des formes, comme si un peintre fou avait refait Atys à l’image de sa dégénérescence mentale. Mais avant qu’elle n’ait pu en savoir plus, son esprit sombra à nouveau...
+
Sie erwachte, aber nicht am Fuß des Baumes, an dem sie eingeschlafen war. Ihr Körper bestand nur noch aus Schmerz. Sie versuchte, die Augen zu öffnen, konnte aber nur Farbkleckse und Formen erkennen, als hätte ein verrückter Maler Atys nach dem Bild ihrer geistigen Degeneration neu gestaltet. Doch bevor sie mehr erkennen konnte, versank ihr Geist erneut...
  
... Finalement, les cauchemars étaient préférables à ce pseudo état d’éveil. C’était la même chose, la douleur en prime. Les souvenirs affluèrent vite, trop vi...
+
... Letztendlich waren Albträume diesem Pseudo-Wachzustand vorzuziehen. Es war das Gleiche, nur mit mehr Schmerz. Die Erinnerungen kamen schnell, zu schnell...
  
... Cette fois-ci, il y a deux voix.
+
... Diesmal gibt es zwei Stimmen.
:<q> ... l’amenér à la capitale, j’y trouverai les plus grands guérisseurs. </q><br />
+
:<q> ... sie in die Hauptstadt bringen, dort werde ich die besten Heiler finden. </q><br />
Anko... au moins elle devait être en sécurité.
+
Anko ... wenigstens sollte sie in Sicherheit sein.
:<q> Ta Dame mourrait en chemin. C’est déjà miracle qu’elle soit vive. </q><br />
+
:<q> Deine Dame würde auf dem Weg sterben. Es ist schon ein Wunder, daß sie noch lebt. </q><br />
Voie basse, chevrotante. Inconnue.
+
Leise Stimme, zitternd. Unbekannt.
:<q> Encore faut-il appeler cela être en... </q><br />
+
:<q> Noch muß man es nennen, in... </q><br />.
Kaléidoscope...
+
Kaleidoskop ...
  
...Réveil. C’était à ce demandé pourquoi elle s’accrochait encore à ce morceau de chair carbonisée. Mais cette fois son esprit semblait daigné rester accrocher à la réalité plus que quelques instants. Elle ne voyait toujours pas mieux. Tâtonnant, elle découvrit qu’elle était couchée, sur le côté, sur un lit d’herbes certainement. En tentant de se mettre sur le dos, elle découvrit pourquoi on l’avait couchée sur le flanc ; le simple contact des brins de choloë provoqua immédiatement une vive douleur. Finalement, sa position première était encore la moins inconfortable. Ce n’est qu’après un long moment qu’elle trouva le courage d’explorer son visage de sa seule main valide. Elle découvrit un amas de cicatrices. Comme si sa peau avait bouillie. En y repensant c’était un peu le cas. Elle eut envie de pleurer, mais ne réussit qu’à émettre un gémissement pitoyable. Le bruit sembla attirer quelqu’un. Des bruits de pas, accompagnés de coups sourd, sûrement une canne, lui indiquèrent que l’on s’approchait.
+
...Aufwachen. Man fragte sich, warum sie sich immer noch an dieses verkohlte Stück Fleisch klammerte. Doch dieses Mal schien ihr Geist sich dazu herabzulassen, länger als ein paar Augenblicke an der Realität festzuhalten. Sie konnte immer noch nicht besser sehen. Sie tastete sich vor und entdeckte, daß sie auf der Seite lag, sicherlich auf einem Bett aus Gras. Als sie versuchte, sich auf den Rücken zu drehen, fand sie heraus, warum man sie auf die Seite gelegt hatte; die bloße Berührung der Choloe-Halme verursachte sofort einen starken Schmerz. Schließlich war ihre ursprüngliche Position immer noch die am wenigsten unbequeme. Erst nach einer langen Zeit fand sie den Mut, mit ihrer einzigen gesunden Hand ihr Gesicht zu erkunden. Sie entdeckte eine Ansammlung von Narben. Es sah aus, als ob ihre Haut gekocht hätte. Im Nachhinein betrachtet war das auch irgendwie der Fall. Sie wollte weinen, brachte aber nur ein jämmerliches Stöhnen zustande. Das Geräusch schien jemanden anzuziehen. Schritte, begleitet von einem dumpfen Klopfen, wahrscheinlich von einem Stock, verrieten ihr, daß jemand näher kam.
:<q> De retour parmi les vivants pettiote ? </q><br />
+
:<q> Wieder unter den Lebenden, Kleines?</q><br />
La voix basse et chevrotante, sans aucun doute une vieille homine. <br />
+
Die Stimme tief und zitternd, zweifellos eine alte Homina.<br />
:<q> Oui, une très vieille homine pettiote </q><br />
+
:<q> Ja, eine sehr alte Homina, Kleines.</q><br />
Elle tourna la tête pour tenter d’apercevoir son interlocutrice, mais ne réussi qu’à provoqué une nouvelle décharge de douleur.
+
Sie drehte den Kopf, versuchte, einen Blick auf die Sprecherin zu erhaschen, doch es gelang ihr nur, einen weiteren Schmerzausbruch zu provozieren.
:<q> Ne bouge pas. De toute façon, tu n’y verras plus. Tes yeux sont morts. </q><br />
+
:<q> Beweg dich nicht. Du kannst sowieso nicht mehr sehen. Deine Augen sind tot.</q><br />
Elle avala péniblement de la salive, et réprima une nouvelle montée de larmes.
+
Sie schluckte mühsam Speichel und unterdrückte einen weiteren Tränenausbruch.
:<q> La voix reviendra sans doute, mais si tu aimais pousser la chansonnette, ce sera à oublier. Où alors pour faire fuir les prédateurs. </q><br />
+
:<q> Die Stimme wird wohl wiederkommen, aber wenn du früher gerne gesungen hast, dann ist das zu vergessen. Oder um Raubtiere zu verscheuchen. </q><br />
Cette fois-ci les larmes coulèrent, provoquant des sillons de feu sur ses joues.
+
Diesmal flossen die Tränen und verursachten feurige Furchen auf ihren Wangen.
:<q> Ton bras cassé n’a pas été remit à temps, tu ne le récupéreras donc qu’en partie. Quand à ta peau, une fois qu’elle aura cicatrisée, il y a de fortes chances pour qu’un Zoraï ait plus de charme que toi. </q><br />
+
:<q> Dein gebrochener Arm wurde nicht rechtzeitig wieder eingesetzt, du wirst ihn also nur teilweise zurückerhalten. Was deine Haut betrifft: Sobald sie verheilt ist, ist es sehr wahrscheinlich, daß ein Zoraï mehr Charme hat als du. </q><br />
:<q> Suffit vieille sorcière, inutile de la torturer ainsi ! </q><br />
+
:<q> Genug, alte Hexe, es ist unnötig, sie so zu quälen! </q><br />
Anko...
+
Anko ...
:<q> Tsss.. Autant qu’elle sache de suite à quoi s’attendre. Je ne veux pas essayer de la remettre sur pieds pour qu’elle décide de mourir une fois qu’elle verra ce qu’elle est devenue. </q><br />
+
:<q> Tsss. Sie kann genauso gut gleich wissen, was sie erwartet. Ich will nicht versuchen, sie wieder auf die Beine zu bringen, damit sie sich für den Tod entscheidet, wenn sie erst einmal sieht, was aus ihr geworden ist. </q><br />
:<q> Monstre perfide, vous êtes pire que la dernière d... </q><br />
+
:<q> Tückisches Monster, Sie sind schlimmer als die letzte d... </q><br />
Elle re-sombra, et cette fois en espérant ne plus se réveiller.
+
Sie sank wieder hinab, und diesmal hoffte sie, nicht mehr aufzuwachen.
  
Espoir déçu.
+
Die Hoffnung wurde enttäuscht.
:<q> Tiens, tu daignes revenir parmi nous. </q><br />
+
:<q> Ah, du lässt dich herab, zu uns zurückzukehren. </q><br />
:<q> ...boire... </q><br />
+
:<q> ... trinken ... </q><br />
Cette fois, elle réussit à articuler quelque chose de compréhensible. La vieille homine approcha une louche à ses lèvres, lui permettant de se désaltérer.
+
Diesmal gelang es ihr, etwas Verständliches zu artikulieren. Die alte Homina führte eine Kelle an ihre Lippen und ermöglichte ihr so, ihren Durst zu löschen.
:<q> Je pensais que tu avais finalement décidé de rejoindre l’Ecorce. Mais je me suis trompée. Ma foi, j’aurais dû m’en douter, étant donné que tu as survécu à une épreuve qui aurait tuer plus d’un solide fyros. </q><br />
+
:<q> Ich dachte, du hättest dich endlich entschieden, dich der Rinde anzuschließen. Aber ich habe mich geirrt. Meiner Treu, ich hätte es wissen müssen, wenn man bedenkt, daß du eine Prüfung überlebt hast, die mehr als einen soliden Fyros getötet hätte. </q><br />
A ce nom, elle se mit à trembler, de rage contre ceux qui étaient fautifs de son état.
+
Bei diesem Namen begann sie zu zittern, vor Wut auf diejenigen, die an ihrem Zustand schuld waren.
:<q> Tu te trompes pettiote. Ce n’était pas des fyros à proprement parler qui vous ont causé vos soucis. Vous n’avez pas eu de chance, vous êtes tombés sur une tribu de dissidents de la pire espèce. Apparentés aux habitants du désert, ça oui, mais pas des "vrais" fyros. Ils ne sont pas si barbares. Au pire, les plus extrémistes t’auraient exécuté, mais leur code de l’honneur ne leur permet pas d’infliger ça à leurs prisonniers. Eux même traquent ces tribus, car elles sont une engeance pour leur propre civilisation. </q><br />
+
:<q> Du irrst dich, Kleines. Es waren keine Fyros im eigentlichen Sinne, die euch eure Sorgen bereiteten. Ihr hattet Pech und traft auf einen Stamm von Dissidenten der schlimmsten Sorte. Ähnlich wie die Wüstenbewohner, das ja, aber keine "echten" Fyros. So barbarisch sind sie nicht. Im schlimmsten Fall hätten dich die Extremisten hingerichtet, aber ihr Ehrenkodex erlaubt es ihnen nicht, ihren Gefangenen so etwas anzutun. Sie selbst verfolgen diese Stämme, weil sie ein Abschaum für ihre eigene Zivilisation sind. </q><br />.
Maigre réconfort.
+
Ein schwacher Trost.
:<q> Mais il semble que tu sois d’une bien meilleure constitution que ne le laisse paraître ton frêle aspect, ne t’en plaint pas. Quoiqu’il en soit, Elle a décidé qu’il en serait autrement. Et ce malgré le fait qu’Elle m’avait promis de me laisser finir mes jours en toute quiétude. Tsss, de toute façon, j’aurais dû me douter qu’Elle ne me laisserait pas tranquille. Rien qu’en te voyant, j’ai de suite compris qu’Elle était derrière ton arrivée chez moi. Tu ne peux pas imaginé à quel point mon dos me fait souffrir depuis ce soir où je t’ai transportée jusqu’à ma cahute. </q><br />
+
:<q> Aber du scheinst eine viel bessere Konstitution zu haben, als es dein gebrechliches Aussehen vermuten lässt, beschwere dich nicht darüber. Wie dem auch sei, Sie hat entschieden, dass es anders sein soll. Und das, obwohl Sie mir versprochen hatte, mich in Ruhe mein Leben beenden zu lassen. Tsss, ich hätte wissen müssen, dass Sie mich nicht in Ruhe lassen würde. Schon als ich dich sah, wußte ich sofort, daß sie hinter deiner Ankunft bei mir steckte. Du kannst dir nicht vorstellen, wie sehr mein Rücken seit jenem Abend schmerzt, als ich dich zu meinem Häuschen getragen habe. </q><br />.
Cette vieille devait être folle, elle ne comprenait pas la moitié de son discours.
+
Die Alte mußte verrückt sein, sie verstand nicht einmal die Hälfte von dem, was sie sagte.
:<q> Tsss, même pas le respect pour l’âge, sans compter le fait que sans moi tu aurais servi de repas au premier carnassier venu. Je te parle de celle qui se fait appelée Jena bien évidemment, petite idiote  </q><br /> En d’autres temps, on lui aurait tranché la tête pour lui avoir parlé aussi familièrement.
+
:<q> Tsss, nicht einmal Respekt vor dem Alter, ganz zu schweigen davon, daß du ohne mich dem erstbesten Fleischfresser als Mahlzeit gedient hättest. Ich rede von der, die sich natürlich Jena nennt, du kleines Dummchen. </q><br />
:<q> Je..na...abéra..tion...grand...mentor seulement </q><br />
+
In anderen Zeiten hätte man ihr den Kopf abgeschlagen, weil sie so flapsig von ihr gesprochen hat.
:<q> Si tu veux, si tu veux. Et pourquoi toujours cette idée fixe de vouloir raccourcir les gens chez vous les nobles. A croire que vous n’avez que ça en tête. </q><br />
+
:<q> Ich...nur...ver...wirrt...groß...nur Lehrer.. </q><br />.
Partit un rire qui ressemblait plus à un croassement.  
+
:<q> Wenn du willst, wenn du willst. Und warum immer diese fixe Idee, die Menschen kleiner machen zu wollen bei euch Adligen. Man könnte meinen, daß ihr nichts anderes im Kopf habt. </q><br />
:<q> Tu sembles hermétique à mon humour petite. Bah, ça ne fait rien, le principal est que cela me fasse rire moi. Bon, revenons à nos bodocs. Bien qu’Elle n’ait pas daigné m’expliquer pourquoi, comme à son habitude d’ailleurs, Elle semble décidée à te donner, disons, une seconde chance. </q><br />
+
Es folgte ein Lachen, das eher wie ein Krächzen klang.  
:<q> ..je ne... comprends...pas </q><br />
+
:<q> Du scheinst meinem Humor gegenüber ziemlich verschlossen zu sein, Kleine. Bah, das macht nichts, die Hauptsache ist, daß es mich selbst zum Lachen bringt. Nun, zurück zu unseren Bodocs. Obwohl Sie sich nicht dazu herabgelassen hat, mir zu erklären, warum, wie es übrigens Ihre Gewohnheit ist, scheint Sie entschlossen zu sein, dir, sagen wir, eine zweite Chance zu geben. </q><br />.
:<q> Ca ne fait rien, personne ne t’as demandé de comprendre quoi que ce soit. De toute manière, cela fait des lustres que je la pratique, et je n’ai que rarement entendu grand chose à ses décisions. Et nous n’avons pas à le faire. Nous allons partir ce soir. J’espère que ton ronchon de serviteur reviendra vite, je n’ai pas la moindre envie de te porter à nouveau. Maintenant, repose toi. Tu auras besoin de toutes tes ressources pour ce qui t’attends. Dors. </q><br />
+
:<q> ..ich...verstehe...nicht </q><br />.
Ce qu’elle fit, sans savoir si c’était la fatigue où l’injonction de la vieille homine qui l’avait poussée dans le sommeil. Lorsqu’elle s’éveilla, elle était allongée dans un brancard tiré par une bête de trait.
+
:<q> Das macht nichts, niemand hat dich gebeten, etwas zu verstehen. Wie auch immer, ich diene Ihr schon seit Ewigkeiten und habe selten viel von den Gründen ihrer Entscheidungen gehört. Und das müssen wir auch nicht. Wir werden heute Abend abreisen. Ich hoffe, daß dein griesgrämiger Diener bald zurückkommt, denn ich habe nicht die geringste Lust, dich wieder zu tragen. Jetzt ruh dich aus. Du wirst all deine Reserven brauchen für das, was vor dir liegt. Schlafe. </q><br />
:<q> Nous sommes bientôt arrivées petite. Anko est revenu à temps pour m’aider à confectionner de quoi te trimballer. Evidemment, il a râler tant et plus, et m’a encore traitée de tous les noms. J’ai été obligée de l’envoyer chercher des plantes pour te faire une soi-disant décoction. Il m’aurait cassé les pieds pour nous accompagner si il avait su que nous partions immédiatement. Remarque, il risque d’avoir du mal à les trouver. Elles n’existent que sur les berges des Lacs. Résultat, j’ai encore dû te porter. </q><br />
+
Sie tat dies, ohne zu wissen, ob es die Müdigkeit oder die Aufforderung der alten Homin war, die sie in den Schlaf getrieben hatte. Als sie erwachte, lag sie in einer Trage, die von einem Zugtier gezogen wurde.
Mais sa voix était basse, presque solennel, sans la moindre trace de son ironie habituelle.
+
:<q> Wir sind bald da, Kleine. Anko kam rechtzeitig zurück, um mir zu helfen, dir eine Trage zu nähen. Natürlich schimpfte er viel und beschimpfte mich wieder. Ich mußte ihn losschicken, um Pflanzen für ein sogenanntes Gebräu zu holen. Er hätte mir die Füße gebrochen, um uns zu begleiten, wenn er gewußt hätte, daß wir sofort aufbrechen würden. Aber es könnte schwierig werden, sie zu finden. Es gibt sie nur an den Ufern der Seen. Das Ergebnis ist, daß ich dich wieder tragen mußte. </q><br />.
:<q> Voilà, nous y sommes. </q><br />
+
Diesmal war ihre Stimme leise, fast feierlich, ohne die geringste Spur ihrer üblichen Ironie.
Cette fois, sa voix était à peine plus qu’un souffle. La vieille homine la tira de son brancard, puis, après l’avoir portée sur quelques pas, la plongea dans un liquide épais et tiède. Seule sa tête était encore hors de cette étrange substance.
+
:<q> So, da wären wir. </q><br />
:<q> A présent petite, tout dépend de toi. Tu vas être bien, merveilleusement bien. Mais si tu te laisses allez pleinement à cette béatitude, tu te perdras et ta personnalité fera partie de l’Ecorce. A jamais. Sois courageuse et forte, et n’oublie pas qui tu es. </q><br />
+
Diesmal war ihre Stimme kaum mehr als ein Hauch. Die alte Homina zog sie von der Bahre und tauchte sie, nachdem sie sie ein paar Schritte getragen hatte, in eine dicke, warme Flüssigkeit. Nur ihr Kopf befand sich noch außerhalb dieser seltsamen Substanz.
Elle lui avait parlé doucement, avec affection presque. Puis elle prononça quelques mots dans une langue inconnue, avant de l’immergée entièrement dans la Sève.
+
:<q> Jetzt, meine Kleine, hängt alles von dir ab. Du wirst dich wohlfühlen, wunderbar wohlfühlen. Aber wenn du dich ganz dieser Glückseligkeit hingibst, wirst du dich selbst verlieren und deine Persönlichkeit wird Teil der Rinde werden. Für immer und ewig. Sei mutig und stark und vergiß nicht, wer du bist. </q><br />
 +
Sie hatte leise, fast liebevoll zu ihr gesprochen. Dann sprach sie einige Worte in einer unbekannten Sprache, bevor sie sie ganz in den Saft eintauchte.
 
<br />
 
<br />
 
{|style="margin: auto;"
 
{|style="margin: auto;"
 
|-style="height:100px; width:100px; text-align:center;"
 
|-style="height:100px; width:100px; text-align:center;"
| '''<big><big>Chapitre III</big></big>'''
+
| '''<big><big>Kapitel III</big></big>'''
 
|}
 
|}
 
<br />
 
<br />
Lorsque la vieille homine lâcha sa tête, elle fût prise de panique, et retînt sa respiration de peur de se noyer. Même lorsque, après un temps qui lui parut infiniment court, ses poumons craquèrent et l’obligèrent à tenter d’happer une goulée d’air, sa terreur subsista encore, et ce malgré le fait qu’elle "respirait". Sensation étrange, son corps lui disait que tout allait bien, mais son esprit refusait de croire à l’impossible. Concentrée sur le refus de ce qui était en train de se passé, elle ne se rendit pas compte que sa douleur s’apaisait. Jusqu’à ce qu’elle ne ressente plus rien. Puis ce fut au tour de son esprit, petit à petit, elle n’avait plus ni peur, ni colère, ni questions. Juste la béatitude la plus totale.
+
Als die alte Homina ihren Kopf losließ, geriet sie in Panik und hielt den Atem an, weil sie Angst hatte, zu ertrinken. Selbst als ihre Lunge nach einer unendlich kurzen Zeit kollabierte und sie versuchte, einen Atemzug zu nehmen, blieb ihre Angst bestehen, obwohl sie "atmete". Ihr Körper sagte ihr, daß alles in Ordnung war, aber ihr Geist weigerte sich, an das Unmögliche zu glauben. Da sie sich darauf konzentrierte, das Geschehene nicht wahrhaben zu wollen, bemerkte sie nicht, daß ihre Schmerzen nachließen. Bis sie nichts mehr spürte. Dann war ihr Geist an der Reihe, nach und nach hatte sie keine Angst, keine Wut und keine Fragen mehr. Nur die totale Glückseligkeit.
  
Et elle commença à "voyager". Elle se déplaçait à une vitesse impressionnante, puis s’arrêtait d’un coup pour assister à une scène. Ici, elle vit un groupe de Trykers pêcher. Mais dans le même temps elle avait l’impression d’être le sagass qui était l’objet de la convoitise des pêcheurs. Là, ce fût des matis bataillant contre des kitins. Ici un troupeau de bodocs paissant. Et ainsi de suite. Pendant un temps qui parut infini, elle voyagea, et à chaque fois, elle "voyait" les sentiments, les pensées de tous les protagonistes, un peu comme si elle assistait à une pièce de théâtre tout en étant le spectacle lui-même. Sensation tout à la fois terrifiante et...attirante. Car plus elle voyageait, plus elle se "fondait" dans l’ensemble, plus les visions se faisaient plus "générales". Sans y prêter attention, elle se vit. Elle vit des épisodes de sa vie, mais sans les "revivre". Comme si c’était une autre. Et toujours cette impression de pouvoir être tout et rien en même temps. Jusqu’à ce qu’elle assiste à sa propre torture. Elle eut, à ce moment précis, le choix d’ignorer sa souffrance, de la considérée comme faisant partit du grand ensemble. Elle eut le choix d’être à la fois ceux qui lui faisaient mal, le sable sur lequel elle était traînée, le mektoub qui broutait sa pitance, le vent du soir. Mais elle ne le fit pas. Car c’était elle. Et partagé sa souffrance, l’ignorée, c’était s’oublié elle-même. Les dernières paroles de la vieille homine lui revinrent alors à l’esprit. N’oublie pas qui tu es. Et elle accepta la douleur. Dès lors, elle courut après sa vie, n’étant plus spectatrice mais elle-même, ignorant tout le reste. Pourtant, à de nombreux moments elle voulût ressentir. Savoir pourquoi son père l’avait tant haï. Un seul instant et elle aurait pu comprendre, et ainsi connaître le repos. Mais elle savait maintenant que chacun des ces instants d’omniscience lui coûtait un instant d’elle même. Elle préféra l’ignorance. Au fur et à mesure qu’un temps qu’elle ne pouvait quantifié passait, elle fut à nouveau une simple homine.
+
Und sie begann zu "reisen". Sie bewegte sich mit beeindruckender Geschwindigkeit und blieb dann plötzlich stehen, um eine Szene zu beobachten. Hier sah sie eine Gruppe von Trykern beim Angeln. Gleichzeitig hatte sie jedoch das Gefühl, daß sie selbst der Sagass war, der das Objekt der Begierde der Fischer war. Hier waren es Matis, die gegen Kitin kämpften. Hier eine Herde grasender Bodocs. Und so weiter und so fort. Eine scheinbar endlose Zeit lang reiste sie umher und jedes Mal "sah" sie die Gefühle und Gedanken aller Beteiligten, als ob sie ein Theaterstück sehen würde, während sie selbst aber das Stück wäre. Ein Gefühl, das gleichzeitig erschreckend und... anziehend war. Denn je weiter sie reiste, desto mehr "verschmolz" sie mit dem Ganzen, desto "allgemeiner" wurden die Visionen. Ohne darauf zu achten, sah sie sich selbst. Sie sah Episoden aus ihrem Leben, aber ohne sie "wiederzubeleben". Als wäre sie eine andere. Und immer wieder das Gefühl, alles und nichts gleichzeitig sein zu können. Bis sie Zeuge ihrer eigenen Folter wurde. In diesem Moment hatte sie die Wahl, ihr Leiden zu ignorieren und es als Teil des großen Ganzen zu betrachten. Sie hatte die Wahl, gleichzeitig diejenigen zu sein, die ihr wehtaten, der Sand, durch den sie geschleift wurde, der Mektoub, der ihr Essen abweidete, der Abendwind. Aber sie tat es nicht. Denn sie war es. Und ihre Leiden zu ignorieren, bedeutete, sich selbst zu vergessen. Die letzten Worte der alten Homina kamen ihr wieder in den Sinn. Vergiß nicht, wer du bist. Und sie akzeptierte den Schmerz. Von da an jagte sie ihrem Leben hinterher, war nicht mehr Zuschauerin, sondern sie selbst und ignorierte alles andere. Dennoch gab es viele Momente, in denen sie fühlen wollte. Sie wollte wissen, warum ihr Vater sie so sehr gehaßt hatte. Ein einziger Moment und sie hätte es verstehen und zur Ruhe kommen können. Doch nun wußte sie, daß jeder dieser Momente der Allwissenheit sie einen Moment ihrer selbst kostete. Sie zog das Nicht-wissen-wollen vor. Als eine Zeit verging, die sie nicht beziffern konnte, war sie wieder eine einfache Homina.
  
Et elle commença à étouffer. Ses poumons se remplirent de liquide alors qu’elle tentait de prendre une bouffée d’air. Se relevant d’un coup, elle se retrouva assise entre les branches d’un arbre tel qu’elle n’en avait jamais vu. Immense, roi parmi les rois, son tronc était si large qu’il aurait fallu une dizaine de matis se tenant par la main pour en faire le tour. Son branchage s’étalait sur toute la clairière, et nulle autre plante ne poussait sous lui. Une partie de ses racines, dont certaines aussi larges que le torse, s’étaient rejointes, comme lorsque l’on forme un récipient avec ses mains. Elle y était assise, baignant dans un liquide tiède dont la consistance faisait penser à de la sève. D’un vert clair, brillant, le liquide coulait depuis l’arbre lui-même, comme de la sève s’écoulant d’une blessure.
+
Und sie begann zu ersticken. Ihre Lungen füllten sich mit Flüssigkeit, als sie versuchte, einen Atemzug zu nehmen. Als sie sich aufrichtete, saß sie zwischen den Ästen eines Baumes, wie sie ihn noch nie zuvor gesehen hatte. Der Baum war riesig, ein König unter Königen, und sein Stamm war so breit, daß ein Dutzend Matis, die sich an den Händen hielten, nötig gewesen wäre, um ihn zu umrunden. Sein Geäst erstreckte sich über die gesamte Lichtung und keine andere Pflanze wuchs unter ihm. Ein Teil ihrer Wurzeln, von denen einige so breit wie ihr Oberkörper waren, waren zusammengewachsen, wie wenn man mit den Händen ein Gefäß formt. Sie saß darin und badete in einer warmen Flüssigkeit, deren Konsistenz an Pflanzensaft erinnerte. Die Flüssigkeit war hellgrün und glänzend und floss aus dem Baum selbst, wie Saft, der aus einer Wunde fließt.
:<q> Une fois de plus, tu nous reviens !</q><br />
+
:<q> Wieder einmal kehrst du zu uns zurück!</q><br />.
C’était la vieille homine, qui venait vers elle. Petite, presque rabougrie dirait-on, elle s’appuyait sur une branche pour marcher. Elle était vêtue de cuir et de plantes tissée, comme si la nature elle-même l’avait habillée. Des cheveux blancs et raides entouraient un visage si ridé que l’on pouvait se demander si un jour elle avait été jeune. Mais ses yeux trahissaient son aspect, gris clair, ils étaient vif et lui donnait l’impression qu’elle était sans âge.
+
Es war die alte Homina, die auf sie zukam. Klein, fast schon verkümmert würde man sagen, stützte sie sich beim Gehen auf einen Ast. Sie war in Leder und gewebte Pflanzen gekleidet, als hätte die Natur selbst sie gekleidet. Weißes, glattes Haar umgab ein Gesicht, das so faltig war, daß man sich fragen mußte, ob sie jemals jung gewesen war. Aber ihre Augen verrieten ihr Aussehen, hellgrau, sie waren lebhaft und gaben ihr das Gefühl, daß sie alterslos wäre.
:<q> Il n’est pas encore temps, dors. </q><br /><br />
+
:<q> Es ist noch nicht an der Zeit, schlafe. </q><br /><br />.
  
Elle plongea dans le sommeil, et pour la première fois depuis longtemps ne fit pas de cauchemars.
+
Sie tauchte in den Schlaf ein und hatte zum ersten Mal seit langer Zeit keine Albträume.
  
Lorsqu’elle s’éveilla à nouveau, elle était à même le sol. Il faisait nuit, elle avait froid. Un mouvement à l’orée de sa vision attira son attention, et c’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle avait vu. Ses yeux lui permettaient à nouveau de voir aussi clairement qu’auparavant. Elle abaissa son regard sur ces mains et n’y vit ni blessures ni brûlures. Portant ses mains à son visage, elle le trouva lisse, sans la moindre trace de cicatrices. Ce n’est que lorsqu’elle finit l’inspection de son corps qu’elle se rendit compte que la veille homine était debout, face à elle.
+
Als sie wieder erwachte, lag sie auf dem Boden. Es war dunkel und ihr war kalt. Eine Bewegung am Rande ihres Sichtfeldes erregte ihre Aufmerksamkeit, und da wurde ihr klar, daß sie gesehen hatte. Ihre Augen ließen sie wieder so klar sehen wie zuvor. Sie blickte auf ihre Hände und konnte dort keine Verletzungen oder Verbrennungen erkennen. Als sie ihre Hände zu ihrem Gesicht führte, fand sie es glatt und ohne die geringste Spur von Narben. Erst als sie die Inspektion ihres Körpers beendete, erkannte sie, daß die alte Homina vor ihr stand.
:<q> Vieille homine..."
+
:<q> Alte Homina..." </q><br />
:<q> Oui pettiote ? </q><br />
+
:<q> Ja, Kleines? </q><br />
:<q> Je ne comprends pas. </q><br />
+
:<q> Ich verstehe nicht. </q><br />
:<q> Ne cherche pas à le faire. Profite juste de cette chance qui t’as été offerte. </q><br />
+
:<q> Suche nicht danach. Nutze einfach die Chance, die dir geboten wurde. </q><br />
L’homine sans âge prit son visage entre ses mains, plongeant ses yeux gris dans les siens. <br />
+
Die alterslose Homina nahm ihr Gesicht zwischen ihre Hände und blickte mit ihren grauen Augen in die ihren. <br />.
:<q> Tu as perdu des choses, et tu en as gagné d’autres. Quoiqu’il en soit, tu n’es plus la même, en bien ou en mal, je ne sais pas, mais tu as changée, c’est incontestable. </q><br />
+
:<q> Du hast manches verloren und manches gewonnen. Auf jeden Fall bist du nicht mehr dieselbe, ob zum Guten oder zum Schlechten, weiß ich nicht, aber du hast dich verändert, das ist unbestreitbar. </q><br />
:<q> Je ne sais pas comment te remercier. Tu ... tu m’as donné tant ! </q><br />
+
:<q> Ich weiß nicht, wie ich dir danken soll. Du ... du hast mir so viel gegeben! </q><br />
:<q> Je n’ai rien donné, je n’ai pas ce pouvoir, je n’ai que guidé. Mais si tu veux me faire plaisir, pense à moi de temps à autres. </q><br />
+
:<q> Ich habe nichts gegeben, ich habe diese Macht nicht, ich habe nur geführt. Aber wenn du mir eine Freude machen willst, dann denke ab und zu an mich. </q><br />
:<q> Jamais je ne pourrais t’oublier, combien même le voudrais-je, je sais que cela me serait impossible. </q><br />
+
:<q> Niemals könnte ich dich vergessen, wie sehr ich es auch wollte, ich weiß, daß es mir unmöglich ist. </q><br />.
:<q> A présent, vas. Suis le sentier et ne te retourne pas. Ton serviteur t’attend chez moi. </q><br />
+
:<q> Nun gehe. Folge dem Pfad und schau nicht zurück. Dein Diener wartet in meinem Haus auf dich. </q><br />.
:<q> Et toi ? </q><br />
+
:<q> Und was ist mit dir? </q><br /><br />.
:<q> J’ai compris une chose, tu étais la dernière choses que j’avais à faire. </q><br />
+
:<q> Eines ist mir klar geworden, du warst das Letzte, was ich zu tun hatte. </q><br /><br />.
Comprenant le sens de ses mots, elle se mit à pleurer.
+
Als sie die Bedeutung ihrer Worte verstand, begann sie zu weinen.
:<q> Tsss, sèche moi ça. Il n’y a aucune raison. Cela fait trop longtemps que j’arpente l’Ecorce d’Atys. Je suis fatiguée. Et il est plus que temps que je me repose. Et prends ça. </q><br />
+
:<q> Tsss, trockne es ab. Es gibt keinen Grund dafür. Ich bin schon viel zu lange durch die Rinde von Atys gewandert. Ich bin müde geworden. Und es ist höchste Zeit, daß ich mich ausruhe. Und nimm das hier. </q><br />.
Elle lui tendit son manteau. En effet, elle était nue, et la fraîcheur de la nuit le lui rappelait vivement. Elle grelottait.
+
Sie reichte ihm ihren Mantel. Tatsächlich war sie nackt, und die Kühle der Nacht erinnerte sie lebhaft daran. Sie zitterte.
:<q> Si tu attrapes un mal, le grincheux sera encore fichu de dire que c’est ma faute. Et ne fais pas trop d’effort, tu vas être faiblarde pendant encore pas mal de temps. Tu pourras te servir chez moi, je t’y ai laissé deux ou trois bricoles, dont une qui a fait de moi une homine irrésistible fût un temps. </q><br />
+
:<q> Wenn du dir ein Übel holst, wird der Griesgram immer noch sagen können, dass es meine Schuld ist. Und streng dich nicht zu sehr an, du wirst noch eine ganze Weile schwach sein. Du kannst dich bei mir bedienen, ich habe dir ein paar Kleinigkeiten dagelassen, eine davon hat mich vor einiger Zeit zu einer unwiderstehlichen Homina gemacht. </q><br />.
Elle se mit à rire, doucement, comme si elle venait de se remémorer un souvenir agréable.
+
Sie lachte leise, als ob sie sich gerade an eine schöne Erinnerung erinnert hätte.
:<q> Merci. Pour tout. </q><br />
+
:<q> Danke. Für alles. </q><br />
:<q> Allez, pars maintenant. </q><br />
+
:<q> Los, geh jetzt. </q><br />.
:<q> Adieu. </q><br />
+
:<q> Leben Sie wohl. </q><br />
Elle s’en alla, suivant le sentier sans se retourner comme elle le lui avait ordonné.
+
Sie ging, folgte dem Pfad, ohne sich umzudrehen, wie sie es ihr befohlen hatte.
  
Dans une certaine clairière, dont d’aucuns diront quelle n’existe pas, un vieil arbre entoura ses racines autour d’une vieille homine qui s’était endormie à ses pieds.
+
Auf einer bestimmten Lichtung, von der manche sagen würden, sie existiere nicht, schlang ein alter Baum seine Wurzeln um eine alte Homina, die zu seinen Füßen eingeschlafen war.
Lorsqu’elle sentit qu’elle pouvait se retourner, elle vit que le sentier n’était plus. Nulle part on ne voyait la cime d’un arbre si grand que sa taille indiquait qu’il devait être né avec Atys elle-même. Elle laissa à nouveau ses larmes coulér, mélange de joie et de tristesse, avant de reprendre son chemin, qui la menait à nouveau sur la route des homins...
+
Als sie spürte, daß sie sich umdrehen konnte, sah sie, daß der Pfad nicht mehr existierte. Nirgendwo war die Spitze eines Baumes zu sehen, der so groß war, daß seine Größe darauf hindeutete, daß er mit Atys selbst geboren worden sein mußte. Erneut ließ sie ihre Tränen fließen, eine Mischung aus Freude und Trauer, bevor sie ihren Weg fortsetzte, der sie wieder auf die Straße der Homins führte...
  
Peu de temps après, elle aperçu la cabane. De la fumée indiquait qu’on y avait fait un feu. Poussant la porte, elle y découvrit un Anko qui faisait les cent pas. Lorsqu’il la vit, il s’arrêta un moment, l’air stupéfait, avant de se précipiter pour la faire entrer tout en la couvrant d’un plaid.
+
Kurz darauf erblickte sie die Hütte. Rauch deutete darauf hin, daß dort ein Feuer gemacht worden war. Sie stieß die Tür auf und entdeckte einen Anko, der auf und ab ging. Als er sie sah, blieb er einen Moment lang stehen und schaute verblüfft, bevor sie hinein eilte, während er sie in eine Decke einhüllte.
:<q> Ma Dame, enfin, j’étais mort d’inquiétude, cela fait des jours et des jours que vous et la vieille avez disparues, le Grand Mentor l’emporte ! Et que vous est-il arrivé, vous, enfin vous étiez gravement blessée, et voilà totalement remise ! Et vos yeux ! Ils ont changés ! Que vous a t’elle fait ?! Et... </q><br />
+
:<q> Herrin, endlich, ich war krank vor Sorge, seit Tagen und Tagen sind Sie und die Alte verschwunden, der Große Mentor siegt! Und was ist mit Ihnen geschehen, Sie, schließlich waren Sie schwer verletzt, und nun sind Sie völlig genesen! Und was ist mit Ihren Augen? Sie haben sich verändert! Was hat sie Ihnen angetan!!! Und.. </q><br />
:<q> Elle s’appelait Anej’Loka. </q><br />
+
:<q> Ihr Name war Anej'Loka. </q><br />.
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
  
''Conte pour certains, invention farfelue pour d’autres, nombreux sont ceux qui ont tenté d’en apprendre plus de la part de l’auteur. La seule réponse à toutes les questions fut un mystérieux sourire...''
+
''Ein Märchen für die einen, eine hanebüchene Erfindung für die anderen - viele versuchten, mehr von der Autorin zu erfahren. Die einzige Antwort auf alle Fragen war ein mysteriöses Lächeln ...''.
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
 
<br />
{{Portail|Littérature}}
+
{{Portal|Literatur}}
[[Catégorie:Cercle de Sokkarie]]
+
[[Kategorie:Sokkarien-Kreis]]
[[Catégorie:Archives]]
+
[[Kategorie:Archiv]]
[[Catégorie:Littérature Matis]]
+
[[Kategorie:Das Neue Blatt von Atys]]
[[Catégorie:Littérature]]
 
[[Catégorie:La Nouvelle Feuille d'Atys]]
 

Version vom 2. Dezember 2021, 13:25 Uhr

de:Flucht fr:Fuite
 
UnderConstruction.png
Übersetzung zur Überprüfung
Gib nicht den Mitwirkenden die Schuld, sondern komm und hilf ihnen. 😎




Flucht von Liandra von Alanowë, veröffentlicht in Das Neue Blatt von Atys, das Quinteth, Folially 5, 3e CA 2524 [1].






Ein paar Meilen vom Zirkel entfernt genießt eine junge Matis die ersten Strahlen des Tageslichts. Zwischen den Wurzeln eines alten Baumes liegend, schweifen ihre Gedanken ab. Sie denkt an die Ereignisse, die sie nach Sokkarien geführt haben.

Kapitel I


Als sie am Rande des majestätischen Waldes unseres Volkes mehr tot als lebendig ankam, hatte sie ihren Mektoub mit einem Höllentempo platt gemacht und kam nur noch mühsam voran. Anko hatte sie gestern Morgen verlassen, um ihre Verfolger auf eine falsche Fährte zu locken. Er hatte ihr letztes Tier mit all ihren Utensilien beladen, um es so aussehen zu lassen, als sei es von zwei Homins geritten worden. Oder war es schon vorgestern gewesen? Sie wußte es nicht mehr...

Alles war nur noch Schmerz, jeder Schritt entlockte ihr ein Stöhnen. Auf den ersten Blick hätte ein Passant sie für eine Betrunkene halten können, so wackelig war ihr Gang. Der einzige Passant, dem sie begegnen würde, wäre ein Fyros, der sich sicher beeilen würde, die Arbeit seiner Artgenossen zu vollenden. Es sei denn, er würde sich ruhig zurücklehnen und sich an ihrer Agonie erfreuen. Hm, ja, das wäre wohl eher nach dem Geschmack dieser degenerierten Gingos. Sie hoffte nur, daß Anko es geschafft hatte. Oder zumindest, daß er nicht lebend gefangen wurde. Das Feuerwerk, das durch das Abbrennen des Zeltes, in dem ihre Munition gelagert war, entstanden war, hatte ihnen wohl nicht gefallen. Wahrscheinlich wollten sie ihn für das Spektakel teuer bezahlen lassen. Sie hatten wirklich keinen Geschmack für Kunst... wieder ein Krächzen. Jetzt fing sie an, Humor zu zeigen. Schwarzer Humor, der wahrscheinlich den Anfang ihres Endes markierte...

Sie wusste nicht einmal mehr, ob ihre Beine sie noch in die richtige Richtung führten. Einen Fuß vor den anderen zu setzen, erforderte bereits ihre ganze Aufmerksamkeit und Willenskraft, wie also sollte sie wissen, wohin sie ging? Man könnte genauso gut einen Capryni fragen, was er von der Felskunst der Zoraï hielte. Diesmal war ihre ausgetrocknete Kehle nicht mehr in der Lage, einen Laut zu erzeugen.

Kurz darauf kam es zu ihrem ersten Sturz. Sie zwang sich, nicht zu fallen und nicht stehen zu bleiben, denn sie wußte genau, daß sie nicht in der Lage sein würde, ihren Weg fortzusetzen, wenn sie ihren erschöpften Gliedern erlaubte, ihre Anstrengungen zu beenden. Als sie nach vorne fiel, schürfte sie sich die Handflächen auf. Auf den Knien führte sie ihre Hand zum Mund, um den austretenden Lebenssaft zu stillen, und entdeckte einen seltsamen Geschmack. Es war der Geschmack von Erde. Sie zwang ihre Augen, die von der Reflexion des Sonnenlichts auf dem Sand gebrannt waren, ein einigermaßen klares Bild zu liefern, und entdeckte etwas Grünes. Als sie den Kopf drehte, sah sie, daß sie die Wüste schon vor Stunden verlassen hatte und nun über eine mit Pflanzen übersäte Heidelandschaft wanderte. Ihr von Müdigkeit gezeichnetes Gehirn war nicht in der Lage, das wiederzugeben, was ihr Körper wahrscheinlich schon seit einiger Zeit schrie. In der Ferne konnte sie eine dunkle Linie erkennen, die den Beginn eines dichten Waldes markierte. Vielleicht konnte sie es noch schaffen, oder sie musste es zumindest versuchen. Halb stolpernd, halb kriechend erreichte sie die ersten Bäume. Sie lehnte sich mühsam gegen einen der Bäume, während das Tageslicht dem Nachtlicht wich. Da sie nicht mehr die Kraft hatte, ihren Weg fortzusetzen, ließ sie sich in den Schlaf fallen. Wenn sie schon nicht mehr aufwachen sollte, dann wenigstens an einem der Bäume, die sie so sehr schätzte.

Kapitel II


Sie erwachte, aber nicht am Fuß des Baumes, an dem sie eingeschlafen war. Ihr Körper bestand nur noch aus Schmerz. Sie versuchte, die Augen zu öffnen, konnte aber nur Farbkleckse und Formen erkennen, als hätte ein verrückter Maler Atys nach dem Bild ihrer geistigen Degeneration neu gestaltet. Doch bevor sie mehr erkennen konnte, versank ihr Geist erneut...

... Letztendlich waren Albträume diesem Pseudo-Wachzustand vorzuziehen. Es war das Gleiche, nur mit mehr Schmerz. Die Erinnerungen kamen schnell, zu schnell...

... Diesmal gibt es zwei Stimmen.

... sie in die Hauptstadt bringen, dort werde ich die besten Heiler finden.

Anko ... wenigstens sollte sie in Sicherheit sein.

Deine Dame würde auf dem Weg sterben. Es ist schon ein Wunder, daß sie noch lebt.

Leise Stimme, zitternd. Unbekannt.

Noch muß man es nennen, in...
.

Kaleidoskop ...

...Aufwachen. Man fragte sich, warum sie sich immer noch an dieses verkohlte Stück Fleisch klammerte. Doch dieses Mal schien ihr Geist sich dazu herabzulassen, länger als ein paar Augenblicke an der Realität festzuhalten. Sie konnte immer noch nicht besser sehen. Sie tastete sich vor und entdeckte, daß sie auf der Seite lag, sicherlich auf einem Bett aus Gras. Als sie versuchte, sich auf den Rücken zu drehen, fand sie heraus, warum man sie auf die Seite gelegt hatte; die bloße Berührung der Choloe-Halme verursachte sofort einen starken Schmerz. Schließlich war ihre ursprüngliche Position immer noch die am wenigsten unbequeme. Erst nach einer langen Zeit fand sie den Mut, mit ihrer einzigen gesunden Hand ihr Gesicht zu erkunden. Sie entdeckte eine Ansammlung von Narben. Es sah aus, als ob ihre Haut gekocht hätte. Im Nachhinein betrachtet war das auch irgendwie der Fall. Sie wollte weinen, brachte aber nur ein jämmerliches Stöhnen zustande. Das Geräusch schien jemanden anzuziehen. Schritte, begleitet von einem dumpfen Klopfen, wahrscheinlich von einem Stock, verrieten ihr, daß jemand näher kam.

Wieder unter den Lebenden, Kleines?

Die Stimme tief und zitternd, zweifellos eine alte Homina.

Ja, eine sehr alte Homina, Kleines.

Sie drehte den Kopf, versuchte, einen Blick auf die Sprecherin zu erhaschen, doch es gelang ihr nur, einen weiteren Schmerzausbruch zu provozieren.

Beweg dich nicht. Du kannst sowieso nicht mehr sehen. Deine Augen sind tot.

Sie schluckte mühsam Speichel und unterdrückte einen weiteren Tränenausbruch.

Die Stimme wird wohl wiederkommen, aber wenn du früher gerne gesungen hast, dann ist das zu vergessen. Oder um Raubtiere zu verscheuchen.

Diesmal flossen die Tränen und verursachten feurige Furchen auf ihren Wangen.

Dein gebrochener Arm wurde nicht rechtzeitig wieder eingesetzt, du wirst ihn also nur teilweise zurückerhalten. Was deine Haut betrifft: Sobald sie verheilt ist, ist es sehr wahrscheinlich, daß ein Zoraï mehr Charme hat als du.
Genug, alte Hexe, es ist unnötig, sie so zu quälen!

Anko ...

Tsss. Sie kann genauso gut gleich wissen, was sie erwartet. Ich will nicht versuchen, sie wieder auf die Beine zu bringen, damit sie sich für den Tod entscheidet, wenn sie erst einmal sieht, was aus ihr geworden ist.
Tückisches Monster, Sie sind schlimmer als die letzte d...

Sie sank wieder hinab, und diesmal hoffte sie, nicht mehr aufzuwachen.

Die Hoffnung wurde enttäuscht.

Ah, du lässt dich herab, zu uns zurückzukehren.
... trinken ...

Diesmal gelang es ihr, etwas Verständliches zu artikulieren. Die alte Homina führte eine Kelle an ihre Lippen und ermöglichte ihr so, ihren Durst zu löschen.

Ich dachte, du hättest dich endlich entschieden, dich der Rinde anzuschließen. Aber ich habe mich geirrt. Meiner Treu, ich hätte es wissen müssen, wenn man bedenkt, daß du eine Prüfung überlebt hast, die mehr als einen soliden Fyros getötet hätte.

Bei diesem Namen begann sie zu zittern, vor Wut auf diejenigen, die an ihrem Zustand schuld waren.

Du irrst dich, Kleines. Es waren keine Fyros im eigentlichen Sinne, die euch eure Sorgen bereiteten. Ihr hattet Pech und traft auf einen Stamm von Dissidenten der schlimmsten Sorte. Ähnlich wie die Wüstenbewohner, das ja, aber keine "echten" Fyros. So barbarisch sind sie nicht. Im schlimmsten Fall hätten dich die Extremisten hingerichtet, aber ihr Ehrenkodex erlaubt es ihnen nicht, ihren Gefangenen so etwas anzutun. Sie selbst verfolgen diese Stämme, weil sie ein Abschaum für ihre eigene Zivilisation sind.
.

Ein schwacher Trost.

Aber du scheinst eine viel bessere Konstitution zu haben, als es dein gebrechliches Aussehen vermuten lässt, beschwere dich nicht darüber. Wie dem auch sei, Sie hat entschieden, dass es anders sein soll. Und das, obwohl Sie mir versprochen hatte, mich in Ruhe mein Leben beenden zu lassen. Tsss, ich hätte wissen müssen, dass Sie mich nicht in Ruhe lassen würde. Schon als ich dich sah, wußte ich sofort, daß sie hinter deiner Ankunft bei mir steckte. Du kannst dir nicht vorstellen, wie sehr mein Rücken seit jenem Abend schmerzt, als ich dich zu meinem Häuschen getragen habe.
.

Die Alte mußte verrückt sein, sie verstand nicht einmal die Hälfte von dem, was sie sagte.

Tsss, nicht einmal Respekt vor dem Alter, ganz zu schweigen davon, daß du ohne mich dem erstbesten Fleischfresser als Mahlzeit gedient hättest. Ich rede von der, die sich natürlich Jena nennt, du kleines Dummchen.

In anderen Zeiten hätte man ihr den Kopf abgeschlagen, weil sie so flapsig von ihr gesprochen hat.

Ich...nur...ver...wirrt...groß...nur Lehrer..
.
Wenn du willst, wenn du willst. Und warum immer diese fixe Idee, die Menschen kleiner machen zu wollen bei euch Adligen. Man könnte meinen, daß ihr nichts anderes im Kopf habt.

Es folgte ein Lachen, das eher wie ein Krächzen klang.

Du scheinst meinem Humor gegenüber ziemlich verschlossen zu sein, Kleine. Bah, das macht nichts, die Hauptsache ist, daß es mich selbst zum Lachen bringt. Nun, zurück zu unseren Bodocs. Obwohl Sie sich nicht dazu herabgelassen hat, mir zu erklären, warum, wie es übrigens Ihre Gewohnheit ist, scheint Sie entschlossen zu sein, dir, sagen wir, eine zweite Chance zu geben.
.
..ich...verstehe...nicht
.
Das macht nichts, niemand hat dich gebeten, etwas zu verstehen. Wie auch immer, ich diene Ihr schon seit Ewigkeiten und habe selten viel von den Gründen ihrer Entscheidungen gehört. Und das müssen wir auch nicht. Wir werden heute Abend abreisen. Ich hoffe, daß dein griesgrämiger Diener bald zurückkommt, denn ich habe nicht die geringste Lust, dich wieder zu tragen. Jetzt ruh dich aus. Du wirst all deine Reserven brauchen für das, was vor dir liegt. Schlafe.

Sie tat dies, ohne zu wissen, ob es die Müdigkeit oder die Aufforderung der alten Homin war, die sie in den Schlaf getrieben hatte. Als sie erwachte, lag sie in einer Trage, die von einem Zugtier gezogen wurde.

Wir sind bald da, Kleine. Anko kam rechtzeitig zurück, um mir zu helfen, dir eine Trage zu nähen. Natürlich schimpfte er viel und beschimpfte mich wieder. Ich mußte ihn losschicken, um Pflanzen für ein sogenanntes Gebräu zu holen. Er hätte mir die Füße gebrochen, um uns zu begleiten, wenn er gewußt hätte, daß wir sofort aufbrechen würden. Aber es könnte schwierig werden, sie zu finden. Es gibt sie nur an den Ufern der Seen. Das Ergebnis ist, daß ich dich wieder tragen mußte.
.

Diesmal war ihre Stimme leise, fast feierlich, ohne die geringste Spur ihrer üblichen Ironie.

So, da wären wir.

Diesmal war ihre Stimme kaum mehr als ein Hauch. Die alte Homina zog sie von der Bahre und tauchte sie, nachdem sie sie ein paar Schritte getragen hatte, in eine dicke, warme Flüssigkeit. Nur ihr Kopf befand sich noch außerhalb dieser seltsamen Substanz.

Jetzt, meine Kleine, hängt alles von dir ab. Du wirst dich wohlfühlen, wunderbar wohlfühlen. Aber wenn du dich ganz dieser Glückseligkeit hingibst, wirst du dich selbst verlieren und deine Persönlichkeit wird Teil der Rinde werden. Für immer und ewig. Sei mutig und stark und vergiß nicht, wer du bist.

Sie hatte leise, fast liebevoll zu ihr gesprochen. Dann sprach sie einige Worte in einer unbekannten Sprache, bevor sie sie ganz in den Saft eintauchte.

Kapitel III


Als die alte Homina ihren Kopf losließ, geriet sie in Panik und hielt den Atem an, weil sie Angst hatte, zu ertrinken. Selbst als ihre Lunge nach einer unendlich kurzen Zeit kollabierte und sie versuchte, einen Atemzug zu nehmen, blieb ihre Angst bestehen, obwohl sie "atmete". Ihr Körper sagte ihr, daß alles in Ordnung war, aber ihr Geist weigerte sich, an das Unmögliche zu glauben. Da sie sich darauf konzentrierte, das Geschehene nicht wahrhaben zu wollen, bemerkte sie nicht, daß ihre Schmerzen nachließen. Bis sie nichts mehr spürte. Dann war ihr Geist an der Reihe, nach und nach hatte sie keine Angst, keine Wut und keine Fragen mehr. Nur die totale Glückseligkeit.

Und sie begann zu "reisen". Sie bewegte sich mit beeindruckender Geschwindigkeit und blieb dann plötzlich stehen, um eine Szene zu beobachten. Hier sah sie eine Gruppe von Trykern beim Angeln. Gleichzeitig hatte sie jedoch das Gefühl, daß sie selbst der Sagass war, der das Objekt der Begierde der Fischer war. Hier waren es Matis, die gegen Kitin kämpften. Hier eine Herde grasender Bodocs. Und so weiter und so fort. Eine scheinbar endlose Zeit lang reiste sie umher und jedes Mal "sah" sie die Gefühle und Gedanken aller Beteiligten, als ob sie ein Theaterstück sehen würde, während sie selbst aber das Stück wäre. Ein Gefühl, das gleichzeitig erschreckend und... anziehend war. Denn je weiter sie reiste, desto mehr "verschmolz" sie mit dem Ganzen, desto "allgemeiner" wurden die Visionen. Ohne darauf zu achten, sah sie sich selbst. Sie sah Episoden aus ihrem Leben, aber ohne sie "wiederzubeleben". Als wäre sie eine andere. Und immer wieder das Gefühl, alles und nichts gleichzeitig sein zu können. Bis sie Zeuge ihrer eigenen Folter wurde. In diesem Moment hatte sie die Wahl, ihr Leiden zu ignorieren und es als Teil des großen Ganzen zu betrachten. Sie hatte die Wahl, gleichzeitig diejenigen zu sein, die ihr wehtaten, der Sand, durch den sie geschleift wurde, der Mektoub, der ihr Essen abweidete, der Abendwind. Aber sie tat es nicht. Denn sie war es. Und ihre Leiden zu ignorieren, bedeutete, sich selbst zu vergessen. Die letzten Worte der alten Homina kamen ihr wieder in den Sinn. Vergiß nicht, wer du bist. Und sie akzeptierte den Schmerz. Von da an jagte sie ihrem Leben hinterher, war nicht mehr Zuschauerin, sondern sie selbst und ignorierte alles andere. Dennoch gab es viele Momente, in denen sie fühlen wollte. Sie wollte wissen, warum ihr Vater sie so sehr gehaßt hatte. Ein einziger Moment und sie hätte es verstehen und zur Ruhe kommen können. Doch nun wußte sie, daß jeder dieser Momente der Allwissenheit sie einen Moment ihrer selbst kostete. Sie zog das Nicht-wissen-wollen vor. Als eine Zeit verging, die sie nicht beziffern konnte, war sie wieder eine einfache Homina.

Und sie begann zu ersticken. Ihre Lungen füllten sich mit Flüssigkeit, als sie versuchte, einen Atemzug zu nehmen. Als sie sich aufrichtete, saß sie zwischen den Ästen eines Baumes, wie sie ihn noch nie zuvor gesehen hatte. Der Baum war riesig, ein König unter Königen, und sein Stamm war so breit, daß ein Dutzend Matis, die sich an den Händen hielten, nötig gewesen wäre, um ihn zu umrunden. Sein Geäst erstreckte sich über die gesamte Lichtung und keine andere Pflanze wuchs unter ihm. Ein Teil ihrer Wurzeln, von denen einige so breit wie ihr Oberkörper waren, waren zusammengewachsen, wie wenn man mit den Händen ein Gefäß formt. Sie saß darin und badete in einer warmen Flüssigkeit, deren Konsistenz an Pflanzensaft erinnerte. Die Flüssigkeit war hellgrün und glänzend und floss aus dem Baum selbst, wie Saft, der aus einer Wunde fließt.

Wieder einmal kehrst du zu uns zurück!
.

Es war die alte Homina, die auf sie zukam. Klein, fast schon verkümmert würde man sagen, stützte sie sich beim Gehen auf einen Ast. Sie war in Leder und gewebte Pflanzen gekleidet, als hätte die Natur selbst sie gekleidet. Weißes, glattes Haar umgab ein Gesicht, das so faltig war, daß man sich fragen mußte, ob sie jemals jung gewesen war. Aber ihre Augen verrieten ihr Aussehen, hellgrau, sie waren lebhaft und gaben ihr das Gefühl, daß sie alterslos wäre.

Es ist noch nicht an der Zeit, schlafe.

.

Sie tauchte in den Schlaf ein und hatte zum ersten Mal seit langer Zeit keine Albträume.

Als sie wieder erwachte, lag sie auf dem Boden. Es war dunkel und ihr war kalt. Eine Bewegung am Rande ihres Sichtfeldes erregte ihre Aufmerksamkeit, und da wurde ihr klar, daß sie gesehen hatte. Ihre Augen ließen sie wieder so klar sehen wie zuvor. Sie blickte auf ihre Hände und konnte dort keine Verletzungen oder Verbrennungen erkennen. Als sie ihre Hände zu ihrem Gesicht führte, fand sie es glatt und ohne die geringste Spur von Narben. Erst als sie die Inspektion ihres Körpers beendete, erkannte sie, daß die alte Homina vor ihr stand.

Alte Homina..."
Ja, Kleines?
Ich verstehe nicht.
Suche nicht danach. Nutze einfach die Chance, die dir geboten wurde.

Die alterslose Homina nahm ihr Gesicht zwischen ihre Hände und blickte mit ihren grauen Augen in die ihren.
.

Du hast manches verloren und manches gewonnen. Auf jeden Fall bist du nicht mehr dieselbe, ob zum Guten oder zum Schlechten, weiß ich nicht, aber du hast dich verändert, das ist unbestreitbar.
Ich weiß nicht, wie ich dir danken soll. Du ... du hast mir so viel gegeben!
Ich habe nichts gegeben, ich habe diese Macht nicht, ich habe nur geführt. Aber wenn du mir eine Freude machen willst, dann denke ab und zu an mich.
Niemals könnte ich dich vergessen, wie sehr ich es auch wollte, ich weiß, daß es mir unmöglich ist.
.
Nun gehe. Folge dem Pfad und schau nicht zurück. Dein Diener wartet in meinem Haus auf dich.
.
Und was ist mit dir?

.
Eines ist mir klar geworden, du warst das Letzte, was ich zu tun hatte.

.

Als sie die Bedeutung ihrer Worte verstand, begann sie zu weinen.

Tsss, trockne es ab. Es gibt keinen Grund dafür. Ich bin schon viel zu lange durch die Rinde von Atys gewandert. Ich bin müde geworden. Und es ist höchste Zeit, daß ich mich ausruhe. Und nimm das hier.
.

Sie reichte ihm ihren Mantel. Tatsächlich war sie nackt, und die Kühle der Nacht erinnerte sie lebhaft daran. Sie zitterte.

Wenn du dir ein Übel holst, wird der Griesgram immer noch sagen können, dass es meine Schuld ist. Und streng dich nicht zu sehr an, du wirst noch eine ganze Weile schwach sein. Du kannst dich bei mir bedienen, ich habe dir ein paar Kleinigkeiten dagelassen, eine davon hat mich vor einiger Zeit zu einer unwiderstehlichen Homina gemacht.
.

Sie lachte leise, als ob sie sich gerade an eine schöne Erinnerung erinnert hätte.

Danke. Für alles.
Los, geh jetzt.
.
Leben Sie wohl.

Sie ging, folgte dem Pfad, ohne sich umzudrehen, wie sie es ihr befohlen hatte.

Auf einer bestimmten Lichtung, von der manche sagen würden, sie existiere nicht, schlang ein alter Baum seine Wurzeln um eine alte Homina, die zu seinen Füßen eingeschlafen war. Als sie spürte, daß sie sich umdrehen konnte, sah sie, daß der Pfad nicht mehr existierte. Nirgendwo war die Spitze eines Baumes zu sehen, der so groß war, daß seine Größe darauf hindeutete, daß er mit Atys selbst geboren worden sein mußte. Erneut ließ sie ihre Tränen fließen, eine Mischung aus Freude und Trauer, bevor sie ihren Weg fortsetzte, der sie wieder auf die Straße der Homins führte...

Kurz darauf erblickte sie die Hütte. Rauch deutete darauf hin, daß dort ein Feuer gemacht worden war. Sie stieß die Tür auf und entdeckte einen Anko, der auf und ab ging. Als er sie sah, blieb er einen Moment lang stehen und schaute verblüfft, bevor sie hinein eilte, während er sie in eine Decke einhüllte.

Herrin, endlich, ich war krank vor Sorge, seit Tagen und Tagen sind Sie und die Alte verschwunden, der Große Mentor siegt! Und was ist mit Ihnen geschehen, Sie, schließlich waren Sie schwer verletzt, und nun sind Sie völlig genesen! Und was ist mit Ihren Augen? Sie haben sich verändert! Was hat sie Ihnen angetan!!! Und..
Ihr Name war Anej'Loka.
.



Ein Märchen für die einen, eine hanebüchene Erfindung für die anderen - viele versuchten, mehr von der Autorin zu erfahren. Die einzige Antwort auf alle Fragen war ein mysteriöses Lächeln ....


  1. Dienstag, 17. August 2004