Memoiren einer Homina/Kapitel III - Leben auf Thesos

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Memoiren einer Homina
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de:Memoiren einer Homina/Kapitel III - Leben auf Thesos en:Chapter III - Life in Thesos fr:Mémoires d’une homine/Chapitre III - La vie à Thesos
 
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III.1 Une page se tourne (fin)

La route fut courte jusqu'à Thesos mais l'esprit vif d'Eleanide était en fusion. Qu'allait elle faire ? Pour la deuxième fois de sa vie, elle avait le choix. Elle avait déjà une proposition pour revenir au camp kami. Mais, les Primes n'étant pu sa priorité, les kamistes ne lui ayant pas tourné le dos, elle pouvait rester seule. Peut-être allait elle visiter le camp ranger. Après tout, tous lui disaient qu'il était pour elle et puis elle ne l'avait pas visité. À son retour de voyage, elle sentait que ce groupe n'était pas uni contrairement aux kamistes. Mais voilà, déjà Thesos à l'horizon. Elle tomba direct sur Pecus qui l'attendait.
« Ah ! Te voilà ! Je me suis dit : "Ça y est, la petite a changé d'avis."
— Non, je devais partir. J'ai bien compris que ça n'était pas pour moi mais, les petits, y sont si… *baisse le regard*
— Tu verras, ici , il y a des grands qui le sont autant *lui donne un coup de coude en clignant de l'œil*
— Pecus ! Rahlala, incorrigible, va ! Dis, tu as trouvé la Gazette ?
— Attends, on va déjà t'installer à la tour !
Il prit les rênes des toubs de bât et l'accompagna. Elea restait silencieuse. Elle redoutait ce moment. Certes elle rendrait visite à Kiwalie, son amie, à Theya sa gardienne, à Kity , sa nièce. Mais elle savait que les légionnaires étaient là. Elle croisait souvent Naveruss au bar mais elle l'ignorait. Pecus sentait qu'elle n'allait pas bien.
« Hey poussez-vous les d'jeuns, mon invitée est là. Allez la petite, file là-d'dans que je te montre ta chambre. Juste à côté de la mienne. *lui donne une petite tape sur le popotin pour qu'elle entre* Quoi ? Fait pas cette mine surprise : s'ils croient que tu es mienne, ils te ficheront la paix. »
Elea sourit et se dit qu'il avait pensé à tout. Ce vieux Pecus qui lui servait déjà la shooki quand elle chassait ici, sur ou sous le pont. Il y avait si longtemps qu'ils se connaissaient qu'ils en étaient devenus amis. À chaque parution de la Gazette, c'est avec lui qu'elle la lisait, éclatant de rire en voyant le mauvais goût vestimentaire de certains ou quand elle reconnut Robplus, nu comme un yubo. Ah ! Et le jour où parut le pyjama de Nilstilar, Pecus avait bien taquiné Elea.
« Au fait, les livreurs sont passés pour tes meubles, tu en as du bazar, dis donc.
— Euh… oui. Bah, tu sais, je déménage si souvent que j'y suis attachée. Et puis, on ne m'a pas nommée la livreuse de rybambel pour rien. Deux fois de suite sous le nez de Djiper *rit* qui ronchonnait.
— Bah on m'a dit qu'il ronchonnait toujours.
— S'il ronchonne pas c'est qu'il est malade, j'en suis sûre.
— Allez je te laisse t'installer. Je t'ai réservé une place à la cantine, tu verras ils font du matis grillé à tomber *la taquinant* Mais nah je sais que tu n'es pas une blanc-bec. Ah tu réagis toujours au quart de tour avec ça. Et puis, toi, qui a tenu une auberge, tu pourrais aller aider le cuistot; un bon moyen de te faire accepter »
Elea commença à déballer, ranger. Pecus était chou, il lui avait réservé un appartement qui ressemblait fortement à celui du camp Maraudeur. Elle replaça chaque chose, comme c'était.

III.2 Les veillées sans elle

Elea songea au camp, à la marmite qu'elle sentait quand elle allait à la cantine. Qu'il était bon de mettre les pieds sous la table, avec les jeunes qui la servaient. Qu'il était bon d'avoir quelqu'un qui fasse son ménage. Elle s'installa à son bureau et commença à rédiger une "veillée". Puis elle ferma le pli et l'accrocha au collier de Bipbip. Elle donna une double ration à son yubo, le caressa et lui dit : « File plus vite que Fangfang et passe par la fente proche du TP ». Elle le vit filer comme le vent.
Bipbip arriva au camp et passa par l'entrée principale, n'en faisant qu'à sa caboche. Les gardes le virent passer comme s'il était chez lui. L'un d'eux le chopa, le mettant sous le bras, prêt à se rendre aux cuisines.
« Hey ! Pas touche ! Celui-là, on ne le grille pas. Le Sage a dit, on ne touche pas le yubo qui a un collier violet. »
Le garde le relâcha. Bipbip, ayant fait pipi sur la jambe du garde, se sauva à peine lâché. Le garde renifla : « Pouah ! Une infection, un vrai pet de yelk. »
Bipbip alla vers le jeune garde qui l'avait câliné avant son départ. Celui-ci le caressa et prit le pli qui était accroché à son collier. Il commença à lire.
« Ah ! Elle a tenu parole. *crie dans le camp* Message de… *s'arrête, réalisant qu'il ne connait pas son nom* la couturière ! Message de la couturière ! »
Çà et là, des têtes apparaissent et viennent s'installer autour du feu de camp où les veillées se tenaient.
« Bon, qui sait bien lire ? *regarde l'assemblée mais n'entend personne répondre* Bah ! On n'est pas dans la merde…
— Moi, je peux tenter. J'espère qu'elle a écrit en atysien… je n'suis pas doué mais je peux tenter. » *prend le cuir séché et commence à lire*

III.3 Les découvertes

« "Quand je suis arrivée sur l'île matisse, j'étais seule…"
— De quoi elle va nous parler cette fois ? *dit un garde*
— Chut ! Écoute et on saura *répond la jeune garde lectrice, qui toussote et reprend* "… j'étais seule. Ma mère n'étant pas matisse, elle fut repoussée vers l'île fyrosse. Je grandis aux côtés des Matis, ces homins hautains, droits comme des balais. Malgré leurs grands airs, je peux leur reconnaître qu'ils ont un goût particulier, ou plutôt qu'ils sont attentifs à leur apparence. Les homines, toujours les cheveux tirés à quatre épingles, prennent grand soin de leurs tenues d'apparat ornées de fines dentelles. Mais, j'étais curieuse de voir d'autres choses et je partis en désert. Là, je découvris mon gilet préféré."
— Han ! Elle nous parle chiffons. J'n'y crois pas !
— Quoi ? C'est elle qui a fait ta tenue, nigaud ! En plus, elle t'a fait la couleur que tu voulais.
— Oui… *bafouille* c'est vrai, je voulais du vert.
— "Le fyros est si pratique, tout est bien tenu quand je cours."
— Ah ! C'est sûr, les roploplos sont tenus. *dit un jeune garde en s'imaginant le décolleté plongeant qu'il aime tant*
— "Il fait fureur auprès de certains. Puis, je découvris mes manches préférées : les fyros, qui ne prennent pas trop de place dans mon sac, une fois roulées. Ensuite, je continuais ma visite de l'art de la couture en jungle. Et là, je tombai amoureuse…"
— Han ! D'un zoraï ?
— "… du gilet. Et oui, encore un gilet. De là, je créai ma première tenue : mon maillot de bain. Je fus aussi une des premières à mixer les éléments de légères. Je n'aime vraiment pas cette tenue de nonne que portaient toutes les Matisses ; elle est trop sage pour moi. Ni Tregian, ni Damaa ne m'auraient contredite. Un jour, je cherchais à découvrir la moyenne zoraï. Mais voilà, même en jungle, personne ne la cousait, ni même ne la connaissait. Je fis appel à tous les couturiers d'armure moyenne de ma liste de contacts : Req, Caska, Zuran, Tsurani... À cette époque, les armures moyennes étaient peu portées. Elles n'étaient qu'éléments de tenue d'apparat. Donc le peu d'artisans sachant les crafter ne le faisaient que pour leurs guildes."
— Tenue d'apparat ? Euh… Je m'en sers en duel et en tir !
— Oui bizarre. Elle ne dit rien sur sa tenue de combat ?
— Elle en a une ?
— Oui. Elle en portait une quand je l'ai croisée sur une bataille d'OP.
— Rooh ! La couturière, t'es sûr ?
— Oui ! Elle aidait les kamistes mais elle portait une légère pas une moyenne. Elle healait. Une autre fois, je l'ai aperçue avec une étrange lourde.
— Allez ! Lis nous la suite.
— Bha, faudra attendre demain.
— Hein ? Y a pu rien... Elle s'arrête comme ça ? Erf... la pioche. »

III.4 Les découvertes (suite)

« Alors voyons, où je me suis arrêtée… Ah vi, à Zuran." *elle s'installe à son bureau*
Une fois son pli fini, Elea l'envoya par izam au camp.
Les d'jeuns attendaient avec impatience ce fameux pli qui donnait suite au précédent. Un garde cria "L'voilà !" et l'on vit sortir des petites têtes ci et là et s'installer autour du feu.
« "Heureusement pour moi, Zuran avait le savoir-faire pour la moyenne zoraï sans jamais l'avoir testé. Il m'en confectionna une en blanc. Et là "Waouh" je mis mes mains de suite sur mes ploplos et renfilai un autre gilet."
— Hihi, Zuran a dû être content.
— "Je ne portai jamais pu ce gilet en public, ou dans de rares occasions. Par contre, j'avais trouvé ma tenue moyenne. Ça n'est que bien plus tard que je créai ma lourde. Je chassais si peu avec des armes que je conservais, dans mon dressing, une vieille lourde violette, cadeau de Dwilasteh, que Molitor euh… ou Paaf m'avait crafté. Il faut vous rappeler qu'au début je ne voulais porter que du violet. Mais un jour, j'inventai ma lourde. Il me semble qu'Yzatis avait le même style. Meteer se chargea de me la crafter avec les MP que je lui fournis. Souvenez vous : au début du premier Exode, il était difficile de trouver son équipement. Les crafteurs ne fabriquaient que pour leur Maison. Quand les crafteurs furent moins nombreux, j'ai crafté des années pour tous. Il est temps de laisser la place aux jeunes ou à ceux qui se plaignent que c'est trop cher ; à eux, je donne mes aiguilles. Allez ! Faites votre Atys. Ouvrez votre marché. Faites votre histoire. Nuitée les d'jeuns."
— Han ! Un marché où je pourrais acheter son maillot de bain. *dit une jeune garde*
— Tu crois qu'il y avait des mannequins aux marchés ? *dit un autre garde*
— Ta mannequin, c'est moi ! *lui répondit son homine en lui donnant une tape derrière la tête*
Les d'jeuns s'amusèrent à défiler et à parler de fanfreluches quand, soudain le Sage arriva.
« Allez! Tous dans vos chambres! Demain, vous avez entraînement. »
Le sage rit en les voyant tous détaler.

III.5 Un faux pas

Les funérailles de Lopyrech eurent lieu à Thesos. Elles se finirent par une tournée dans le bar de Thesos. Chacun but en sa mémoire une chope ou deux de shooki spéciale cuvée 20 ans d'âge. Pecus gardait cette cuvée pour de rares occasions. Et celle-ci en était une. Elea était des convives. Après deux chopes, son ami Pecus l'envoya à Pyr pour prévenir du retard de l'assemblée au conseil qui devait se tenir à l'Agora. Il lui confia aussi la tâche de commander des tonneaux de shooki supplémentaires pour la prochaine livraison. Hélas, arrivée au bar, le barman lui offrit une shooki. Elle prévint le barman que Pecus risquerait de tomber en panne de shooki si ses convives y restaient trop longtemps. Il dit "Pecus en rupture ? Pas possible !" Quand soudain les Légionnaires et leurs convives arrivèrent.
Le barman les connaissait bien. Ils papotèrent de ci et de çà, d'une charrette d'un commerçant matis qui avait été retournée sur la route, non loin de Pyr. Tout semblait un peu s'embrouiller dans la tête d'Elea. La jeune shooki qu'elle venait de boire lui faisait tourner la tête. Elle ne sait comment, elle en arriva là, mais, elle donna une tape sur le popotin d'Azazor qui lui marchait sur le pied. Azazor la foudroya du regard. Elle se sentit rajeunir et crut se trouver face aux matis du temps jadis. Il grommela. Elle comprit que son geste ne serait pas pardonné. La soirée se prolongea à l'Agora à écouter les interrogatoires des uns et des autres sur les morts suspectes d'Abycus Zekops et de Thulam Cekaps. Elea somnolait à moitié sous l'effet de la mauvaise shooki de Pyr.
Le lendemain, en bonne voisine, elle décida de se faire pardonner. Elle prépara un panier avec des cookies et une bonne bouteille de shooki 30 ans d'âge. Comme elle ne trouvait pas les mots justes pour s'excuser, elle fut brève "Pardon, la shooki parfois ne me réussit pas – Elea". Le surlendemain, elle retrouva son panier avec de la viande séchée à l'intérieur et un mot qu'elle réussit à peine à déchiffrer "Akep ! Ma spécialité… goûtez…" Elea goûta donc ce mets. Ca lui rappela un peu le goût du bébé fyros que Shen lui avait fait manger à l'aveugle mais en plus amer. Pour le remercier et, peu convaincue par cette spécialité, elle fit parvenir un mot à Azazor : "Merci pour ces mets croquants et étonnants."

III.6 Un faux pas (fin)

Quelques jours passèrent, Elea avait encore un doute pour cette spécialité. Elle croisa Naveruss et tenta de lui en toucher un mot. La fyrette fut d'abord étonnée d'apprendre qu'Azazor avait cuisiné un plat. Après, elle comprit que ça n'était pas de la cuisine mais juste de la viande séchée. Elle dit à Elea qu'un jour Azazor lui avait donné de la viande avariée pour la rendre malade. Et, que, du coup, elle lui avait rendu avec une viande pimentée ou autre qui avait fait grand effet.
Elea était attristée, elle venait de comprendre qu'Azazor n'était pas du genre à pardonner ou était très taquin. Elle demanda alors conseil à Naveruss :
« Dis moi, qu'est ce qu'il aime Azazor, à part sa capitaine ?
— La shooki.
— Erf… Je lui en ai déjà offert avec mes cookies;
— Du shalah… il adore le shalah bouilli ! »
Elea partit chasser du shalah. A son retour à Thesos, elle croisa Naveruss. Elle l'aiderait sûrement. Elle mit une marmite sur le feu et prépara le ragoût de shalah : elle grilla les poils, coupa en morceaux et jeta le tout dans la marmite avec de la shooki, des graines de sarina et de l'écorce pimentée. Elle laissa frémir puis rajouta une poudre qu'elle sortit d'un sachet. Elle fit goûter à Naveruss qui dit :
« C'est pas mal…
— Oh ! *Elea fit la moue* Pas mal ? Que manque-t-il ?
— De l'essence d'occyx !
— Mais! ça va brûler…
— C' est bon quand ça sent le brûlé. »
Elea trouvait étranges les goûts de l'homine. Elle versa de l'essence dans la gamelle de Naveruss qui sembla trouver ça meilleur. Pourtant Naveruss n'était pas rassurante. Elle avait prévenu Eleanide que, si c'était mauvais, les Fyros s'en souviendraient. Elle mit alors un peu plus de shooki et ne versa pas d'essence d'occyx dans la marmite. Elea attendit aux côtés de Naveruss que ça refroidisse. Elle papotèrent un peu. Naveruss chercha à savoir de quoi Elea voulait se faire pardonner.
« Bah! Avant le conseil, l'autre jour, j'ai goûté la shooki du bar de Pyr. Mais, elle était un peu verte et m'a fait tourner la tête. Et hélas pour moi, Azazor me tournait le dos, me marchant sur les pieds. Je lui ai mis une tape au popotin pour qu'il se pousse. De là, il s'est retourné comme une jeunette avec un regard foudroyant. J'ai cru avoir en face de moi un Matis avec un balai dans le popotin.
— Fallait le traiter d'homine.
— Oh ! Je n'ai pas osé, vu son regard. Je me suis dit qu'il pardonnerait ce geste sous l'effet d'une mauvaise shooki. Mais, il m'a dit direct "Ne confond pas amitié et supporter.", ou un truc du genre.
— Ralala, t'en fais toute une histoire, fallait le taper plus fort. Moi, quand je lui donne une baffe, il semble aimer ça, alors je recommence. »
Et les deux homines papotèrent un peu plus longuement jusqu' à ce qu'Elea puisse amener la marmite à la cantine. Bien sûr, elle en réserva à Azazor dans un faitout qu'elle fit porter à ses quartiers en espérant que, cette fois, le début du pardon serait là.
Hélas, les jours passèrent. Elea guettait. Mais pas d'Azazor en vue. Elle interrogea le vendeur de gazette qui ne disait mot mis à part "Désolé je n'ai pas de nouvelle gazette". Le bruit courait que Azazor s'était enfermé chez lui. Elea promit que l'on y reprendrait pu avec cette shooki de Pyr.

III.7 Les boissons

Elea trainait souvent au coin du feu de Thesos, non loin du vendeur de gazette qui restait sans nouvelles d'Azazor. Un jour, un jeune garde lui dit :
« T'es pas au bar ? Tu d'vrait aller au bar de FH y a du monde là-bas. Les Trykers y méditent. *dit le jeune garde d'un air taquin*
— Ils dégustent.*dit Elea en souriant*
— Hein ?
— Et bien, oui. As-tu déjà goûté à cette fameuse carte des boissons ?
— Non ! Suis Fyros, elle est pas assez costaud.
— Tu devrais, tu en découvrirais toute l'ampleur. Les vieux trykers y emmènent leurs d'jeuns pour y faire leur apprentissage. C'est une tradition qu'il ne faudrait pas perdre. *rit* Après tout, c'est ainsi qu'ils trouvent l'inspiration pour les boutades, bon et… aussi le courage pour leurs combats. *prend à son tour l'air taquin* Par une journée de 2534, pendant mon séjour aux Lacs, au côté de Prysma, je suis allée au bar pour "déguster" quelques breuvages. Quelle idée, j'ai eue là ! Après le cocktail de yubo, puis la liqueur de psykopla et surtout après quelques verres de câlroch que j'avais trouvé plus à mon goût, je me suis affalée sur un des poufs pour écouter chanter Prysma. Et elle me rapporta, le lendemain, que j'avais chanté Kamidador !
— Kami… quoi ? C'est quoi ce truc ?
— Euh… *sourit et s'éclaircit la voix* :

Je n'ai pas peur de me promener,
Partant du tépé des Primes pévépé,
Même si je suis par nature kara
Je sais que quelqu'un m'healera
Je ne sais pas si quelqu'un me tuera
Quelqu'un qui ne peut pas blairer les karas
Et encore moins notre déesse Jena
En tout cas je bougerai pas
Même si je suis pro-kara
Je sais que quelqu'un m'healera
Et si personne ne vient
Je chanterai jusqu'au matin
On a vu des kamis healer des pro-karas
On a vu des kamis healer des pro-karas ♪ ♫
Je n'ai pas peur des magos offeurs
Ni des bloudis exterminateurs
J'ai tué des yubos alors même pas peur
Sans parler des grands kinchers
J'aimerais bien devenir le plus fort
Plus vous refaire le coup du gars qu'est mort
Mais là sur ma tête y'a l'roi rendor
Alors juste une fois encore
Même si je suis pro-kara
Je sais que quelqu'un m'healera
Et si personne ne vient
Je chanterai jusqu'au matin
On a vu des kamis healer des pro-karas
On a vu des kamis healer des pro-karas ♪ ♫

Des grognements se firent entendre autour d'elle.
« Hey! Toi! que chantes-tu là ? *dit un vieux garde interpellé par certains mots*
— Une vieille chanson. *dit Pecus qui passait par là avec un ton protecteur* Tiens, prends de la shooki plutôt que de grogner. *se retournant vers lui et lui tendant une bouteille de shooki* Et la cantine, Elea ? Tu l'as oubliée ? Il est l'heure, on t'y attend.
— Ah vi, il est bientôt l'heure pour la caserne de manger.
— Quoi ? C'est la nouvelle cantinière ?
— Bha ! Réveilles toi, ça fait plus d'une saison qu'elle te sert à la cantine.
— Je regarde pas les Matis…
— Regarde-la mieux, tu verras que ça en est pas une. » *dit Pecus*

III.8 La cuisine

« Hey la cantinière ! T'as fini de chanter ?
— Hihi oui pour aujourd'hui, c'est fini. Je risque de faire pleuvoir la sève sinon. *sourit*
— Ton ragoût de bodoc était pas mauvais la dernière fois mais ça manquait d'un petit quelque chose.
— Ah ?
— Passe voir Lydix Deps, à "La patte du Yubo", il aura des astuces à te donner. »
Elea gardait un mauvais souvenir de son passage au bar de Pyr. Mais, pour satisfaire le garde et ses papilles, elle s'y rendit.
« Oren’p, la cantinière ! Alors, tu viens encore attirer la foudre de quelques Fyros ?
— Non, on m'envoie à toi pour des astuces de cuisine.
— Oh, des astuces à boire tu veux dire ? *lui proposant déjà un verre d'affreuse shooki*
— Je suis preneuse de tes astuces, mais, ta shooki, sans te vexer, je vais l'éviter…
— Tiens ! Prends celle-ci, la dernière fois, elle avait tourné. Que connais-tu aux boissons ?
— Euh… j'ai une liste. *lui tend la liste répertoriant les boissons*
— Mouais t'en connais déjà pas mal et je sais que tu te fournis auprès de Pecus. Je n'ai rien à t'apprendre. Va voir Ba'Naer Liffan au bar de la Fourche du Bon Marché. »
Elea déchira un pacte vers Fairhaven. Elle se dirigea vers le bar, saluant de son sourire habituel les homins qu'elle connaissait sur son chemin.
« Kikoo Ba'Naer.
— Oulla ! La lanceuse de pioches est de retour dans mon bar ?
— Hihi, Non. Lydix m'envoie à toi. Il m'a dit que tu aurais des astuces de cuisine à me donner.
— Bah! c'est simple, tu rajoutes un peu de miel et de shookilat dans tes sauces. Ca les rend plus rondes et plus onctueuses.
— Tu es sûr que tu me parles de sauces là ? *lui fait un sourire taquin* La garde fyros pense que mes plats manquent de fouet.
— Pour le fouet, vas voir ton amie Kiwalie. *rit* Rajoute un peu de lait fermenté dans tes recettes. Tu verras, ça va leur faire changer d'avis. Ne mets pas de bière, ils la trouvent trop amère. Ces Fyros… ils ne peuvent se passer de nous. Après tout, on a ouvert la route de l'eau avec eux !*»
Elea remercia et salua Ba'Naer. En déchirant son pacte vers Thesos, elle entendit :
« Oublie pas de t'inscrire au Concours du plus grand buveur de bière d'Atys, ou à la tournée des bars la prochaine fois. Ca me fera plaisir de te revoir trainer ici. »
Mais elle était déjà entrain de concocter, dans sa tête, la popotte du soir.

…………………
* Voir les pages 3, 5 & 6 de la Gazette du Désert n°1

III.9 La cuisine (suite)

« Raah ! J'ai goûté un pichet que t'as laissé traîner en cuisine, brrrr c'était affreux. *dit le jeune garde*
— Hihi, bonjour. Le lait fermenté ? C'est sûr que le yubo à la moutarde est meilleur.
— Euh… Tu parles de cuisine là, hein ?
— Oui. *sourit*
— Mais tu as un yubo apprivoisé, toi ? *lui coupe la parole*
— Oui Bipbip est mon plus fidèle compagnon. Il me suit partout. Enfin… il reste dans mon sac dès que le danger se fait sentir. *rit*
— C'est lui qui fait pipi partout ?
— Mais non ! *sourit* Il est gentil et a du cœur. Il mord les mollets des vilains qui s'approchent trop près et il fait pipi sur les jupes des vilaines.
— Hey! il va passer à la casserole s'il me fait çà.
— Déjà, il faudrait que tu l'attrapes.
— Mais, il mange du yubo aussi ?
— Non, lui, il est végétalien. C'est moi qui miam du yubo à la moutarde. Au départ, c'est Shen qui m'a cuisiné un frippo à la moutarde. Et c'est lui qui voulait me faire découvrir un restaurant tenu par la Fédération du commerce. Mais le cuistot avait craqué, il avait quitté la Fédé. Après… je comprends sa guilde, il ne changeait jamais le menu.
— Tu as d'autres recettes que le frippo ?
— Oulla! Que oui, j'ai un carnet complet de vieilles recettes datant d’"Au Yubo Sevré". Il y a les pepitryks des lacs.
— Euh...c'est quoi ?
— L'ancêtre du cookie de Kiwalie. *sourit* Et puis, le saucyzon, du yubo ensaucissoné avec de la stinga, les brochettes de kincher au miel, le ragoût de messab… moins bon que le ragoût de shalah que je vous ai cuisiné.
— Ah vi ton ragoût… il manquait un peu de feu. Hey ! C'est quoi le "Yubo Sevré" ?
— Ah ça… *soupire* Une auberge que je tenais en forêt avec Kresouille et Glorfindou. » *répondit Elea en partant déjà vers la tour de garde avec un air nostalgique*

III.10 Au Yubo Sevré

« Alors cette auberge ? Avec Kressouille ? *demande Pecus*
— Oh ! Je vois que les bruits courent jusqu'à toi. *rit*
— Que veux tu… Alors tu me racontes ?
— Il y avait Kresselack, dit Kressouille la Fripouille, il guettait toujours sous ma jupe quand je mourais en Primes. Il disait "On sait jamais, il y a peut-être un mob qui se cache là." Glorfindel, nommé Glorfindou le Filou, vérifiait avec lui. Pourtant, ils savaient tous deux qu'ils avaient droit au coup de pioche une fois que j'étais relevée.
— Tous des pervers ces Matis ! *dit Pecus en riant*
— Deux filous attendrissants, toujours disponibles pour m'escorter en Primes ou en balades, là où les spots étaient aggros. À cette époque, les patrouilles de kirostas avaient une très bonne vue. On bougeait à peine, qu'à 125 m, elles nous repéraient.
— Vous étiez que tous les trois dans l'auberge ?
— Non, j'ai aussi logé Minimag et Toray, deux anciens et amis de Kresselack et Glorfindel. Puis, comme ils s'ennuyaient, ils ont voulu former des petits. Et vinrent Fee, Nesryl et Dadedo. Ils étaient, en tout cas au début, inséparables. Toray faisait la nounou. *rit*
— Bah, tu tenais une guilde du coup ?
— Nha ! J'avais précisé, dès le départ : *prend une grosse voix* "Vous voulez former des petits, OK : je les loge, les nourris mais vous les formez. Je ne m'en occupe pas." Ils aimaient tellement ma cuisine qu'ils ont squatté quelques années mon auberge. Ils adoraient le yubo à la moutarde et les ribs de gingos au miel. Les yubos, c'est ainsi que je nommais mes habitués, demandaient souvent des côtes de bodoc grillées accompagnées d'une sauce aux graines de caprice… Ah, et du frippo à la sauce shooki accompagné de sa salade de psykoplas.
— Mais, ils sont partis ?
— Oui ! Finalement, je m'y étais attachée. Ils ont grandi. Fee fut la première à partir par les Racines. À force de chasser dans les Lacs, Dadedo décida d'y vivre avec sa femme Hannadiha. Il devint un fervent tryker karavanier. Nesryl, elle, tomba amoureuse de l'art fyros. Elle commença par ne me demander que des armures et armes fyrosses puis devint une belle akenak respectée.
— Et les vieux ?
*rit* Et bien, à mon retour d'un très long voyage, ils avaient rejoint les Gardiens du Savoir, une nouvelle guilde kara qui était tenue par Zenox, un ami, et la jeune Nanouh. Mes yubos avaient tous repris leur route. » *sourit en buvant une dernière shooki*

III.11 La cuisine (fin)

« Tu as fermé ton auberge après le départ de tes amis ? *dit Pecus le soir suivant*
— Non, j'ai cuisiné pour d'autres. J'ai parcouru Atys pour découvrir de nouveaux mets quand, en rendant visite à Nesryl, dans le désert, je trouvai une recette à base de miel : le caramel. J'en faisais une plaque que je découpais en petits dés. J'en proposais sur les marchés. C'est ainsi qu'une trykette, appelée Stcentor, m'en commanda chaque semaine, pour sa monture qui adorait ça.
— Tu proposais d'autres gourmandises sur le marché ?
— Je proposais souvent des petits shookilats et des caramels. Je les accompagnais du fameux café de Zoreille. C'est lui qui m'avait fait découvrir cette boisson chaude lors de longues séances de forage à Towerbridge. Ah ! Et parfois, je proposais la liqueur de psykoplas que j'ai connu grâce à Shen. Mais, je proposais toujours ta liqueur de shooki et particulièrement ta cuvée spéciale vieillie en fût d'orme que je te fais revenir de la Forêt. C'est, peut être, ça qui lui donnait un petit goût particulier, rond. Plus tard, j'ai fermé l'auberge car je n'avais plus le goût de cuisiner.
— Oh c'est dommage. J'y aurait bien été goûté du Bipbip à la moutarde. *regarde le yubo en rigolant*
— Voyons ! Bipbip est bien trop vieux, sa viande serait trop sèche. *caresse le yobo pour le rassurer*
— Hey! Tu ne faisais pas des recettes matis ? Comme du bébé fyros grillé ?
— Ah les légendes… Shen m'en fit un jour goûter sans que je le sache ; je partis bouder une semaine en Primes. À mon retour, il portait Fanfang. Plus tard, ma tite Nesryl, une de mes protégées, me raconta ce qu'elle vécut un peu dans le désert dans sa garnison. Rallala, quand j'y songe : du matis de lait au shooki ! Grrrrrrrrrr. Ah ! Cette petite akenak m'a vraiment étonnée par ses choix. *soupire* Mon grand désespoir… Une fois grande, elle ne voulut porter que du fyros. Le comble pour une tatie couturière. » *fait la moue*

III.12 Reporters et magazines

« Hey, la couturière ! Tu as laissé tomber çà, la dernière fois. *lui tend une Gazette du Désert*
— Ah merci, notre lecture préférée avec Pecus.
— Pecus ?
— Vi mon vieil ami barman de Thesos. D'ailleurs, il a connu le premier reporter d'Atys.
— Ah ? C'était il y a longtemps ?
— Oulla, MVG était le plus grand reporter des premières heures. En 2525, il rapporta l'invasion kitine du Premier Grand Essaim puis fit des reportages en commençant par "Si vous avez raté…" sur tous les événements d'Atys. Par exemple : celui-ci, ou ces quatre là. Ce reporter, qui ne quittait jamais son casque, était très apprécié.
— Oh ! Il avait peur de recevoir ta pioche ?
— *rit* En ce temps, je n'avais pas encore cette habitude. La première presse que je connus, fut La Nouvelle Feuille d'Atys. En fait, elle était là avant que je n'arrive sur le continent, en 2525. Hélas, je n'ai pas de trace de cette feuille, j'étais bien trop jeune pour penser à stocker tout çà. Par contre, j'ai quelques exemplaires de celle de Prysma et ses amis dans les lacs, en 2527 : La Gazette des Grands Lacs, où étaient rapportés les faits du quotidien. Puis, il y eut mon fidèle ami Misugi qui fit de grands reportages sur fond musical.
— Le Misugi qui fit des tournois ?
— Vi, lui-même,depuis toujours il aimait parcourir Atys à la recherche de décors pour quelques aventures. Par exemple l'attaque d'une kitinière, ou le combat entre deux maisons, ou encore des moments magiques. Puis, en 2532, apparut une autre gazette, dans un autre registre : La Gazette du Tryker Souriant. Le "journal" était rédigé par MacFay, un Tryker bien connu pour ses polémiques, comme lorsqu'il y lança bruits de trafics, de transfuges…. Pour ce soir, on va finir par mon reportage préféré, que Misugi tourna pendant notre Grand Exode de 2540 à 2542 : Atys fly. J'en ai gardé le cube. »

III.13 Reporters et magazines (fin)

« Bankun la couturière ! Tu nous parles du magazine ?
— Kikoo les d'jeuns ! Duquel ?
— Bha ! Celui que tu tiens dans tes mains précieusement.
— Ah ! Il est vieux, il date de 2537. C'est la première fois que je voyais les homins s'arracher un magazine : Playhomin.
— Ah ? Hey ! montr'moi voir çà. *lui arrachant un des magazines des mains* Roh, la jolie fyrette !
— Oui… Helys était une des plus jolies fyrettes mais aussi une filoute. C'est elle qui créa les Disciples de Bremmen qui organisèrent un marché noir. Elle proposa aussi les services de sa guilde.
— Oh ? Comme courtisanes ? Woaw, cool !
— Mais nah ! En tant que mercenaires. Les Cosa furent les suivants… Bon, revenons à nos reporters. Il y eut StCentor qui, en plus d'être une grande animatrice événementielle, fit un reportage sur chacune de ses animations. Puis, en 2552, je suis retombée sur une feuille très consensuelle, L'Écorce Fraîche, qui remplaça les crieurs de rue avant d'être elle-même remplacée par la Gazette d'Atys qui eut le privilège d'annoncer la Nuit des Étoiles. Hélas, elle disparut aussi vite qu'elle n'était apparue. Enfin vint Azazor, notre sauveur. Enfin une gazette avec du croustillant : La Gazette du Désert. On est en 2588.
— Woaw c'est si vieux que ça ?
Azazor parfois aimerait partir en retraite. Mais, il ne voudrait pas que sa gazette s'arrête. Il y a aussi eu Refya et son Atys mag, en 2593.
— Ah! oui, Atys mag, on n'en trouve déjà plus…
— Hélas, plus de parution depuis un moment. J'espère qu'Azazor tiendra bon. J'ai l'habitude de lire sa gazette avec Pecus. Ce serait dommage que cette "tradition" se perde, comme Atys fleur s'est perdu… En attendant filez à Thesos.
— Voir ton ami Pecus le barman ?
— Mais, non ! *sourit* allez acheter la dernière Gazette auprès de Piion Boethus qui aime squatter le feu de camp central. »

…………………
Ci-après quelques échantillons des magazines évoqués : Une de Playhomin n°1, Une de Playhomin n°2, Atys mag 001, Atys mag 002 et Atys mag Hors-série.

III.14 Les mariages

Eleanide reçut un pli du camp Maraudeur. Elle s'installa à son bureau pour le lire. Ne la voyant plus aux détours des chemins, les jeunes gardes réclamaient de ses nouvelles. Elea était restée cloîtrée chez elle, lasse de son quotidien. Voulant leurs faire plaisir, elle se décida à leurs parler, enfin, de ses mariages.
« "Allez, je ne vous fais pas plus languir sur les mariages et coutumes. Voyons… c'est une longue histoire qui commença par le premier mariage dont j'ai eu vent : celui de Psylvia et Aranuk en 2523. Les anciens nous contèrent leur union. Ah les mariages matis et leurs fêtes..."
— Rah ! Elle le fait exprès. Elle ne parle pas de ses mariages…
— Laisse-moi reprendre, elle en parlera peut-être après. Curieux va ! *elle reprend le fil de l'écriture, en bafouillant çà et là* … "Il y eut aussi le premier mariage gay qui fut très célèbre en Forêt, car l'un des mariés, Akumu était un très bon crafteur de légères et son futur époux Eorlan, un valeureux guerrier, deux fiers Alkianes. Puis, le bruit courut d'un mariage en Jungle, celui de Mysomya et Shy, en 2525. Il y eut aussi des mariages en Lacs, qui respectèrent les traditions d'Atys, comme celui de Luth et Paera. Les invités ont alors dû respecter le code de couleur. Pour les Trykers, c'était le bleu, les Zoraï, le violet, les Matis, le vert et les Fyros, le beige. Les mariages trykers finissaient toujours par un tour au bar de Fairhaven. Quand j'entendis les premières rumeurs de mariage en Désert, ce fut par un crieur. Ceux-là étaient suivis d'une fête à l'Agora, de tournois, de duels, ou de bains de minuit au hammam."
— Ah ! Le hammam ! *dit un jeune garde en souriant* Il y a une belle donzelle là bas.
— Chut !! *dit une jeune garde*
— "… En ce temps là, il n'y avait ni concierge, ni masseuse, ni vieux pervers. Le hammam était paisible mais jamais vide. Il y avait toujours un groupe d'homins qui y papotaient. J'avais même du mal à trouver les lieux vides pour m'y baigner."
— Seule ou avec Shen ? *dit un garde, riant*
— "Après de longues séances de forage ou après une dure bataille d'OP, j'aimais m'y détendre au calme. Hélas, depuis le jour où le vieux pervers est apparu, je n'y mets plus les pieds."
— Mouais mon œil... *dit un garde* suis sûr qu'elle y allait avec son amoureux !
— Voilà, c'est tout. *dit la lectrice avant de faire passer aux présents quelques feuilles*
— Quoi ! C'est déjà fini ? Et son mariage ?
— Oui... la lettre s'arrête ainsi.
— Ah ! Merde alors : même loin, elle nous laisse sur notre faim…

…………………
Ci-après les copies des extraits de ses archives jointes par Elea à son envoi : Mariage de Luth et Paera, Mariage de Itchi et Atrynx et Les mariages lacustres.

III.15 Les mariages : mon premier époux

Les jeunes virent rentrer Bipbip dans le camp. Ils le suivirent jusqu'au feu de camp. La jeune garde prit le message accroché à son collier et commença à lire :
« "À l'époque des temples, les mariages furent nombreux.. Il y eut celui de Amie et Syrus, et j'ai eu vent d'un mariage sur Silan aussi : celui de Funrale, un jeune Fyros avec une belle Fyrette, Ahealia. Hélas Funrale dut faire un long voyage et, à son retour Ahealia, avait disparu. Une triste histoire… un peu comme mes mariages."
— Ah enfin ! *dit avec un soupir de soulagement un jeune garde*
— Hein ? T'as entendu ? Elle a écrit "mes mariages". Elle en a eu plusieurs ?
— "En 2528, je me mariai avec Shenshantag, une beau Matis ténébreux. On fit un long voyage ensemble sur Atys et ailleurs. Souvent aux côtés des siens : le Cercle des Profondeurs d'Atys. On forait, on chassait, on allait sur OP ensemble. On se maria en 2530, au lendemain des temples. Mais, après un long voyage qu'on fit ensemble, à notre retour, en 2534, tout était différent. J'avais changé, et, lui aussi. On avait grandi. Il découvrit Fangfang, pour qui il me quitta."
— Oh ! C'était qui Fangfang ?
— "Fangfang, cette fichue mitrailleuse , il la traînait partout. Il aurait pu dormir avec, qu'il l'aurait fait. C'est pour ça qu'on ne me voit jamais avec une arme de tir. Je me réfugiais alors en Primes. Je forais nuit et jour. Jusqu'au jour où un vieil ami réapparut, Saeveas, un vagabond, fidèle à lui même qui me réconcilia avec les homins. Il était neutre, solitaire, aimant la liberté, comme moi. Il adorait les balades. On allait souvent aux Chutes de Virginia loin de tout. C'était aussi un fin stratège de guerre qui voulu découvrir d'autres lieux. Puis il partit discrètement vers de nouvelles contrées, comme il l'avait fait auparavant, sans bruit."
— Oh ! Elle joue de malchance.
— "Le temps passa, ma pioche jamais bien loin. Je me replongeai dans le forage. Cette fois, je craftais ma récolte et aidais les petits. C'est ainsi que je retrouvai, au hasard des chemins du Bosquet de la Confusion, en 2536, Polo, le chasseur de jupons. Je tentais de lui trouver une homine. À cette époque, Alquief me nomma "La marieuse". *rit* Mais, Polo jeta son dévolu sur moi. Il me fit rire à me courir après en guettant mon popotin. Je me souviens que, dès qu'il arrivait, je renfilais ma longue robe par dessus mon bas zoraï pour l'embêter. Et lui, n'arrêtait pas de la soulever ou tirer dessus pour la faire descendre." »
Les gardes rirent.
« "Avec lui je chassai beaucoup les Nommés. Il adorait ça. Comme il voulait rendre officiel notre relation, je dus demander ma liberté à Shen, avec qui j'étais toujours mariée. Ce fut un moment très déchirant."
— Bah, alors avec Saeveas ? Roh... la coquine !
— Chut !
— "Mais je ne me remariai pas. J'avais besoin de ma liberté. Je repartis faire un long voyage. À mon retour, en 2542, Polo m'offrit des fleurs mais la magie n'y était plus. Je restai concentrée sur mes forage et craft, ne cessant d'aider les petits. Je crois bien que c'est, à cette époque, qu'apparut mon surnom de "Tatie"."
— Elle est restée seule ?
— Bah je sais pas, ça s'arrête là.
— Han ! La filoute ! »

III.16 Les mariages : mon second époux

« Alors, on a la suite ? C'était qui le suivant ?
— "Depuis toujours, je restais en contact avec le Cercle, aidant leurs petits. Je traînais beaucoup avec eux : Phyli, Mutenroshi, Sylvannas, Belldandy, Dorcile… On chassait les Rois, les Nommés. Bon, je miamais du pop corn dès qu'ils allaient sur OP ou s'entraînaient au combat. Mais, je faisais partie des leurs. C'est ainsi que je connus Bouigyssimo, un Fyros, un peu lourdaud, qui se fit beaucoup d'ennemis à une époque. Il était si touchant, si attachant. C'est lui qui, bien plus tard, quand les anciens cercleux furent partis, reprit le Cercle et en fit une vraie "mafia": la Cosa Nostra. Il se faisait nommer Don Bouigyssimo."
— Je rêve ou elle nous dit pas qui est le suivant ?
— Han ! Sois patient !
— "Je craftais beaucoup pour eux. Je les aidais au mieux, même si je n'étais pas d'accord avec eux. Je les ai vus grandir ensemble, fidèles à la guilde. La guilde devint Cosa Nostra. Elle était impétueuse, et chaque membre faisait partie de la famille. Que de noms encore connus aujourd'hui : Djaimse, Markanjio, Rythmix, Typhanix, Maxenc, Rissa. Au fil des années, une amitié s'éleva entre eux et moi. Au fil des mois, Boui me courut après. Plus je le repoussais, plus il s'accrochait. Un jour de 2552, il me dit : "Épouse-moi !""
— Ah enfin ! Quoi ? Ce scélérat, elle l'a vraiment épousé ?
— "Je fus très surprise et touchée mais je n'étais pas folle : je savais très bien qu'il courait après plusieurs jupons à la fois dont Schetana, devenue une amie avec le temps. Je lui répondis : "Si tu promets que je serai l'unique de ton cœur." Il accepta de ne faire la cour plus qu'à une homine : moi. J'en fus très étonnée mais il tint parole. Saeveas revint exprès pour assister à mon mariage au Bosquet de la Confusion. Phyli fit une très jolie prêtresse. Taraforest, revenue elle aussi exprès, fut ma témoin. Cette friponne avec ce chapeau de pirate qui ne quittait jamais sa caboche de matisse me manque. Ce jour là, beaucoup d'anciens passèrent nous féliciter pour cette étrange et surprenante combinaison. On parla de "la bête et la pioche". C'est ainsi que je devins la "marraine" des Cosa, comme ils disaient. Je changeai de tête pour la première fois : j'ai teint mes cheveux en roux comme ceux de mon frère et laissé mes jupes longues. Que ne fait-on par amour... Je me suis occupée au mieux de sa maison jusqu'à son départ. Je gardais un œil sur quelques protégés, je songe à Typhanix, Maxenc, Markanjio et bien d'autres. Mais, n'étant pas d'accord avec Radamanthe, le nouveau chef, je repris ma liberté peu à peu. Je retrouvai mon calme, ma tranquillité avec Bipbip et mes Primes."
— Han ! À nouveau seule… » *dit un garde*

III.17 Les amours

« "Kikoo les d'jeuns ! Allez, dernière soirée à parler de mes amoureux et on passe à autre chose."
— Quoi ? Elle en a épousé un autre ?
— "Après Boui, je connus quelqu'un qui me porta toute son attention, enfin… après sa guilde. Et vi ! Encore un ! Mais, après tout, je les ai aimés car ils étaient fidèles à leur maison. C'était de leur devoir de protéger et défendre leur maison ou leur camp. Lui aussi était Cosa. Donc, je ne pouvais que le connaître. C'est bien plus tard que notre idylle est née. Je faisais partie des juges de l'élection de Miss et Mister Atys 2556."
— Oh, l'année du calendrier ? Il est dedans tu crois ? Dites, on l'a encore, ce calendrier ? *demande une jeune garde curieuse*
— Elle est maligne, la couturière, elle nous en a envoyé un avec cette missive. *dit la lectrice en ouvrant le pli suivant*
— Alors c'est lequel ?
— Bah on n'sait pas… Attends, je lis la suite... Jessayaneo ! *cherche dans le calendrier et montre la première page*
— Pfff, encore un Matis, Jessayaneo.
— "Au départ, vu qu'il était revenu depuis peu, je lui cherchais une compagne. Je me suis servie des participantes de l'élection. Misugi s'amusait de me voir faire. Et Jess s'amusait bien avec moi, à chaque homine que je lui présentais, il trouvait milles et un défauts. L'élection finie, je ne lui avais pas trouvé d'homine. Je lui posai donc la question : "Mais que cherches tu ?" Et il me répondit, droit dans les yeux, "Toi". J'entrai alors en pâmoison…"
— Elle n'avait pas vu qu'il l'avait en tête ?
— "… car je pensais être trop pioche pour lui. *ils rient* Il s'occupa de moi, me poussa à rechasser, m'aidant à travailler ma magie neutralisante sans rien me demander en retour. J'avoue que ça me changeait. Je ne demandais rien que d'être avec eux, à leurs côtés. Jess me montra qu'un homin aussi pouvait donner, partager. Cela me rappela Saeveas et son amitié, sa gentillesse. Hélas, Jess était un meneur. Il passa chef de la Cosa puis lead de la Karavan. Et son temps fut précieux. Le peu qu'on avait à nous, on le passa à papoter et se balader. Lui de plus en plus tourné vers son devoir, me délaissant peu à peu, je repris ma liberté. Un jour, il disparut comme les autres, sans un mot. À mon tour, je fis un grand voyage puis revins sur l'Écorce. Mais je ne me sentais pas bien, je ne reconnaissais pas cette Atys. Alors, je refis un voyage encore plus long, encore plus loin. Et me voilà revenue, en 2588, après ce long voyage avec pleins de souvenirs dans ma tête. Au hasard des routes je retrouvais, peu à peu, mes amis, ici ou là. Je ne sais quelle idée m'a pris de vouloir visiter le camp des Maraudeurs : quand je parvins à atteindre l'étable je fus rouée de coups !"
— Oh ! On a fait ça nous ? *un garde prend l'air innocent et sourit*
— "Oui, oui, vous m'avez tapée ! *ils l'imaginent frottant son popotin qui se souvient encore des coups de bâton* Mais vous ne faisiez que votre devoir, hein… C'est alors que je fus relevée et protégée par une vieille connaissance du désert, que j'avais connu du temps où il était chez les Rôdeurs…"
— Oh ! Oshimaru l'a soignée ?
— "… : Oshimaru m'a reconnue, ensanglantée, et pansé mes blessures. La suite vous la connaissez. Voilà, vous connaissez enfin l'histoire de mes amours. Enfin… l'officielle."
— Il est où d'ailleurs ?
— Hé ! Z'avez entendu ? Elle a dit officielle ! Roh, la filoute. Elle a encore des secrets… »

III.18 Silan aujourd'hui

Elea, rentrant de voyage, fonça voir son ami Pecus pour qu'il lui raconte les potins d'Atys. Il lui annonça une grande nouvelle :
« Hey ! Elea… dis donc tu as disparu d'Atys ou quoi ?
— Oui, j'ai fait un petit voyage reposant. Alors, quoi de neuf sur l'Ecorce ?
— Les blancs-becs ont découvert un nouveau tunnel.
— Oh ?
— Mouais… Pour une fois qu'ils font un truc bien.
— Et ? Ce tunnel ?
— Il conduit sur Silan.
— Oh !
— Yep. L'entrée est au Bosquet Sup, là où tu vas dépecer ta salade et rôtir des grands jugulas.
— Oki ! Je vais aller voir çà. À plus tard. »
Elea se mit en route pour Yrkanis où elle prit le nouveau tunnel qui la mena au Bosquet Supérieur. Sortie du tunnel, elle prit la route vers l'ouest du Bosquet. Allez zou ! Une accel, une invu et elle arriva sur le spot. Elle papota avec le garde qui la prévint qu'il y avait souvent des petits éboulements quand on passait dans le tunnel. Pendant qu'elle parlait avec le garde, elle constata que les Matis laissaient libre l'accès à ce tunnel. Elle apprécia beaucoup ce geste hoministe. Peut-être qu'il y avait eu des accords en son absence. Elle s'engagea, à son tour, dans le tunnel.
« Hum… j'ai pris du poids ou quoi ? Mais ! Comment un bleu pourrait passer par là ? Bon, oki, les foreurs ont du bosser vite mais… C'est pas encore ça… »
Elea donna quelques coups de pioche ici et là, se prit un petit éboulement, mais, enfin, la lumière fut…
Silan ressemblait à un rêve qu'elle avait fait il y avait longtemps. Tout ressemblait à un vieux songe.
« Mais ! Il n'y avait pas un kirosta par ici ? Oh ! Les kipestas… Rah ! Mais aucun yubo ici. Bipbip! Reste dans le sac ! Voyons, où est ce passage? Ah ! J'entend des clapotis, c'est par là. »
Elle se souvient, ce rêve était un bref souvenir qu'elle avait voulu effacer de sa mémoire après l'Exode. Tout recommencer… tout effacer… comment l'aurait-elle pu ? Elle aurait préféré oublier cette étape et reprendre le cours de sa vie comme avant… mais il en fut autrement. Donc elle fit avec et effaça ce souvenir.
Ah Silan… Kity, sa nièce, lui en avait beaucoup parlé, en long et en large. Elle se remémora ses aventures et sourit tout en se baladant sur Silan à la découverte de ce coin si secret jusque là pour elle.

III.19 Silan autrefois*

Une homine parcourait Atys. Soudain, elle découvrit un passage vers un territoire inconnu. « Même pas peur. » se dit-elle et elle fonça tête la première. Et là… BING ! Silan, le territoire où tout était à refaire, à réapprendre. Pas grave, pensa-t-elle, là, tous se côtoient, découvrent, et grandissent. Elle ferait donc de même et Chiang serait son guide.
Elle était donc dans une ville qui comprenait quatre camps et quelques étables :

— le Sage fyros s’occupait de former à l’art de la mêlée. Elle murmura : « Ralala, ces grands et valeureux guerriers ! » puis songea "Tiens il m’a pas montré les armes de tir… dommage, elles sont mimi." ;
— le Sage zoraï la guida en magie. Hélas, elle s’écarta du droit chemin en prenant l’entraînement de soins… « Même pas peur. » ;
— le Sage matis connaît "bien" l’artisanat « Mais zut ! Il m’embête lui : il me fait crafter que du fyros, moi z'aime bien les tites tenues zozo. » ;
— « Ah ! Le tit Tryker, il est mimi, lui. » Sans prétention, il lui fit découvrir le forage : « Hum… je crois qu’il a oublié de me dire que les sources… BOUM ! […] Raah, en plus il est taquin, depuis mon level 50, je ne fore que forêt. Grrrr ces Matis. »

L’homine découvrit aussi le territoire, grâce à sa curiosité mais aussi aux missions de ses entraîneurs :

— La ville était au sud. Seuls quelques ragus menus peuvent narguer l’homine. Quoique… l’homin est parfois un vil prédateur. Un jour qu’elle forait dans l’arène elle fut bousculée. « Raah ! Le vil a pas osé se frotter à ma pioche ni à ma hache. »
— À l’est, les ruines dévoilèrent un passé révolu, une salle du trône, quelques pillards. « Pas bien riches eux, que 250 dappers par tête. Tssst, une pacotille. » Elle se souvint alors de ce que les Sages lui avaient appris sur les différents peuples, sur la Karavan et les Kamis, sur la goo, sur les expériences faites…
— Au nord-ouest, elle découvrit cette fameuse goo et sa faune « Rooh ! Il est beau lui. » *regardant le frippo* « Aïe, aïe ! Mais il me mord ce polisson… » En fait il est contaminé. C’est un nauséeux lui dira-t-on plus tard. « Eh, dites ! Ça fait quoi un occyx dominant (ql 35) ? » *demanda-t-elle d’un air innocent* « Je vais voir ça vite fait. »
— Au nord-est, une île regorge de crays dont un dominant (ql 35). Mais surtout dévoile un tunnel vers la jungle.
— Là, vous trouverez les anciens qui forent, les chasseurs. *l’homine sautille sur place* « Chouette ! Plein de mobs, » *les yeux écarquillés* « d’aggros "même pas peur", de MP et de (rooh, mais c’est la forêt des kiki) kipee, kizoar et kipesta… Rooh, et regarde là… » *les yeux brillants à la vue du kirosta dominant (ql 50)* « Je le veux, je le veux ! »

Ah ! Et les homins me demanderez-vous ? Et bien il y a des beaux gosses, des gentils, des pexeurs, et des têtus. Heureusement, certains sont là pour aider, guider les jeunes réfugiés qui le désirent.
Certains ne demandent qu’à écouter « Tssst, pas pour moi ça, pas besoin d’aide. Même pas peur ! » et là, on entendit une tite appeler en région « Heal plz aux ruines. Raah… les vils javings ! » *se fait toute petite *
Mais l’homine se souvient comment était le continent, bien plus grand que l’île de Silan, avec ses jardins verdoyants matis dans la forêt « Ah… et les tites souris. », ses couchers du soleil sur le désert fyros avec quelques scorpions ci et là, *songe aussi au hamam et rougit* ses levers du jour sur les étendues bleutées des Lacs tryker « Et ses tits oiseaux bleus qui explosent. », ou cette goo contaminant ce pays malade où les Zoraïs philosophent. Elle pouvait voyager à pied, à dos de toub « Ah, mon brave Kalisto qui m’attend dans l’étable. » ou en TP.
C’est aussi des armes comme le lance-grenades, les arbalètes ou encore d’autres armes spé, des sorts où on saute à trois mètres de haut et on lance de l’électricité , du feu, etc., des mobs « Rooh, le miaulement du gubani, que c’est mimi. Encore plus que le yubo qui nous fait pipi sur la jambe. », des MP précieuses pour de beaux amplis à 100%. « Hey ! Parle un peu des tenues ! » *me poussant du coude* Oki pensez à cette tenue dorée tryker, et cette blanche zoraï lourde ou encore à cette tenue esquive 2 ou celle…*n’en finit plus* […]
Alors, toi (« Qui moi ? » *air étonné*) : découvre Atys, n’hésite à poser des questions en région, écoute le sage Chiang et ses complices. Mais n’entends pas les moralisateurs. Et pas grave si tu es Fyros, Matis, Zoraï ou Tryker (« Hey ! Qu’est ce qu’elle raconte elle, moi Fyros, moi kamiste, moi pas aimer les Matis, encore moins les karavaniers… Ah nah… C’est pas ça ? ») *air taquin*. Pas grave tout ça. Et ça n’a d’importance si tu meurs, quelqu’un te relèvera ou bien, ben tanpi, hop : tu te prends en main et tu te relèves et repars. « Ouais ! Et tu refonces tête baissée ! »

…………………
* [HRP] Ce texte date de l'époque où Silan a pop.

III.20 La roue

Un jour, au détour de Thesos, Elea fut interpellée par un Tryker :
« Hey Elea ! Tu as vu la nouvelle roue ?
— Ah oui la roue… Je me souviens encore du jour où la Compagnie du Gubani Fortuné s’est installée dans chaque capitale. Après quelques mois, certains étaient devenus addicts. Un article choc, "La roue de la fortune : drogue ou arnaque ?", est même paru dans le n°2 du journal PlayHomin à la création de la roue en 2537.
— Oh vrai ? La roue est une si vieille arnaque ?
— Et oui une arnaque… Enfin sont radins ces Trykers, je n’ai jamais gagné mon yubo. Heureusement, une protégée, Makita m’offrit mon yubo Bipbip.
— Han ! Bipbip, la saleté qui mord ou fait pipi sur les mollets ? Quoi ? Il est si vieux, ce cabot ?
— Et oui ! Il me tient compagnie depuis des lustres. Alors cette roue, tu as eu des échos ?
— Ouais la Compagnie a fait un contrôle chez les vieux Trykers qui tenaient la roue. Tu verrais ce qu’elle a retrouvé… et bah tous les lots gagnants étaient chez eux, dans leurs apparts…
— Han ! Quand je le disais que c’étaient des arnaqueurs !
— Du coup ils ont été virés et envoyés en exil pour apprivoiser et s’occuper de nouvelles montures à perpète, en jungle. On m’a parlé de gubanis.
— Waouh cool, j’adore les petits couinements des gubanis, trop mimi. Ah ça me fait penser quand on parlait des montures jadis. Bon, et les roues alors qui les fait tourner ?
— Bah ils ont dû changer toutes les roues pour que les nouveaux croupiers trykers du Gubani ne puissent plus tricher. Et ils ont ajouté des nouveaux lots gagnants pour se faire pardonner.
— Ah sympa ça… J’espère qu’ils ont mis mon chapeau, il me manque.
— Bah il y a des montures, des perruques, des pets, des meubles pour l’appart…
— Ohhhh ! Bon, je vais aller papoter avec le nouveau Tryker, peut-être que j’arriverai à le soudoyer avec mes jetons.
— Ah désolé, les jetons ont changé.
— Hein quoi ? Mes jetons sont fichus ?
— Mais non il y a de nouveaux jetons avec différentes valeurs mais tu pourras échanger tes anciens contre des nouveaux.
— Ouf !
— Oui et tu pourras miser un ou cinq jetons par tour de roue. Comme ça, tu augmentes tes chances de gagner.
— OK, je vais retenir. Bon, je file voir ça. À tantôt.
— Bonne chance Elea. »


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